Dès l’été prochain, des chercheurs de l’Inra (Institut National de la Recherche Agronomique) mettront à la disposition du public une application qui permettra de signaler les piqûres de tiques. Le projet permettra une collecte d’informations sur ces insectes et l’établissement d’une cartographie des zones d’exposition de France.

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Pour la réalisation d'une cartographie de France des zones à risque

Bien qu'elle fasse l'objet d'une forte médiatisation, la borréliose ou maladie de Lyme est une pathologie encore peu connue. Les informations scientifiques sur les tiques étant encore limitées, de nombreuses questions à leur sujet restent sans réponse.

Il est reconnu que le printemps et l'automne sont les saisons où l'activité des tiques est maximale, mais peut-on en rencontrer en hiver et en été ? Les tiques sont-elles plus actives à un certain moment de la journée ou de la nuit ? Les forêts, les parcs urbains et les jardins sont-ils réellement les endroits à risques? Pour apporter des éléments de réponse à ces interrogations, l'Inra conduira l'été prochain un programme de sciences participatives baptisé Citicks.


Jean-François Cosson, Directeur de Recherches à l'Inra, est chargé de mener le projet et explique qu'« il s'agit d'une application smartphone permettant aux personnes qui se sont fait piquer par une tique, ou dont l'animal de compagnie en a été victime, non seulement d'avoir des informations sur la manière d'agir mais aussi de le signaler ».

L'idée est d'établir une cartographie de France des tiques, notamment à l'échelle cantonale, dans les années à venir.

Pour une meilleure connaissance des tiques

Seuls les habitants du Grand Est auront initialement accès à l'application. Celle-ci ne sera déployée dans toute la France que dans un second temps.

Jean-François Cosson confie que « l'idée vient de nos voisins suisses qui ont obtenu via leur application près de 7 000 déclarations de piqûres de tiques en 18 mois ».

Le projet permettra par ailleurs aux chercheurs de faire une collecte d'informations sur les tiques à l'échelle du territoire français. Le Directeur explique qu' « au lieu de jeter à la poubelle ou de brûler l'insecte, mieux vaudra nous l'envoyer, en respectant quelques consignes, afin de faire avancer la recherche ».

Cette collecte massive permettra aux chercheurs non seulement d'apprendre à identifier les différentes espèces de tiques ainsi que leur stades de développement, mais également d'analyser les agents infectieux qu'ils transportent.

Muriel Vayssier-Taussat, chef du département Santé animale chez l'Inra, précise qu' « à l'heure actuelle, on connaît une soixantaine de micro organismes transmis par ces insectes, mais grâce au séquençage à haut débit, l'on espère pouvoir en découvrir d'autres et proposer des tests de dépistage efficaces d'ici 2019 ».

Les experts impliqueront par ailleurs les chiens, les chevaux et les bovins dans leurs recherches qui sont également des proies de prédilection pour les tiques. Alors, si vous croyez en voir une, prenez-la vite en photo ! Vous aiderez la science et vous-même!