Prévu pour le 30 novembre 2017, la généralisation du tiers payant a été remise en question par la nouvelle ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, avant d’être de nouveau confirmée. Le gouvernement compte-t-il faire marche arrière sur cette mesure phare de son prédécesseur ?

Mesure controversée du dernier gouvernement de François Hollande, la généralisation du tiers payant, c'est-à-dire la dispense générale d'avance de frais médicaux chez le médecin, avait suscité les critiques et l'indignation des principaux concernés : les médecins. Ces derniers y voient une multiplication de la « paperasse » à leur charge.
Lors de la campagne présidentielle, Emmanuel Macron s'était alors prononcé pour un tiers payant « généralisable » et non « généralisé » choisissant ainsi d'en faire plus une faculté qu'une obligation.
Il y a quelques jours, Agnès Buzyn annonçait avoir saisi l'IGAS (inspection générale des affaires sociales) afin d'évaluer la « faisabilité technique » de la mesure et de trouver une solution adéquate pour que le dispositif soit simplement et efficacement mis en œuvre.
Au micro de RTL, elle précise néanmoins qu'elle est toujours « favorable » à la généralisation et tient tout simplement à prendre en compte les difficultés techniques qui peuvent se poser. Le gouvernement ne prévoit donc pas d'abandonner cette future mesure.
Les médecins, quant à eux, se disent reconnaissants que la nouvelle ministre ait eu le temps de prendre en compte les difficultés pratiques et techniques que posent la généralisation du tiers payant. Reste donc plus qu'à attendre les recommandations de l'IGAS.
Rappelons que le tiers payant existe déjà pour certaines catégories de personnes. Il s'agit principalement des femmes enceintes, des personnes atteintes d'une affection de longue durée (ALD), ainsi que celles titulaires de la CMU-C ou de l'ACS.
La généralisation a été prévue afin de permettre aux Français à faibles revenus d'accéder aux soins sans craindre d'avoir à avancer des frais parfois coûteux. En janvier 2016, le Conseil Constitutionnel avait établi la première limite : la généralisation ne peut concerner que la partie des frais entièrement prise en charge par l'Assurance maladie.