À partir de ce 1er novembre, les médecins généralistes et spécialistes revaloriseront le prix de certaines consultations médicales. À qui doit-on s’attendre ?

Des consultations complexes et très complexes
Ces nouveaux tarifs font suite à des négociations entre l'Assurance Maladie et les syndicats de médecins. Les revendications ont fait place à une décision de l'UNCAM : les « consultations complexes » seront désormais facturées à 46€ (elles devront se faire une fois par an et par patient), et les « consultations très complexes », à 60€.
Pour les consultations complexes, à 46€, elles concerneront notamment :
- les enfants de 3 à 12 ans, souffrants d'obésité ou qui présentent des risques,
- les nourrissons tout juste sortis de la maternité (CSM),
- les jeunes filles de 15 à 18 ans souhaitant avoir accès à la contraception : elles pourront être prises en charge pour le même tarif par un médecin généraliste, un pédiatre, un gynécologue ou un obstétricien,
- les consultations concernant des MST.
D'après la décision : « le médecin doit informer la patiente du droit à l'anonymat pour cette prestation et doit respecter la décision de la jeune fille en utilisant le cas échéant un NIR anonyme ».
Quant aux consultations très complexes, à 60€, elles regrouperont :
- les insuffisances rénales sévères qui conduisent les patients à attendre une greffe (IGR),
- les malformations congénitales graves (CPM),
- les maladies auto-immunes (PIV et MAV),
- les consultations chez les rhumatologues et dermatologues,
- les annonces de cancer,
- les biothérapies (MPB),
- les malformations fœtales (MMM).
D'autres majorations à prévoir
D'abord, les visites longues à domicile seront revalorisées à hauteur de 56 à 70€, et pourront avoir lieu trois fois par an et par patient.
Ensuite, deux consultations et huit majorations complexes (de 30€ sur une consultation à 60 €) feront leur apparition dès le 1er novembre.
D'autres consultations subiront une majoration jusqu'à 16€, concernant de nombreux cas médicaux : les malades cérébrolésés (MCT), les personnes souffrant de sclérose en plaques, de mycoses ou fibroses pulmonaires (MMF), d'asthme (MCA), de tuberculose (MPT), d'épilepsie instable (PPN), de scoliose chez l'enfant (SGE), de polyarthrite rhumatoïde (PPR), de pathologie endocrinienne de la grossesse (PEG), de Parkinson, de séquelles lourdes d'Accident Vasculaire Cérébral (SLA), de troubles du comportement alimentaire (TCA), ainsi que les Pathologies Oculaires Graves (POG), le suivi de prématurés (MSP) et la stérilité (MPS), et la première consultation concernant une thrombophilie grave (PTG).
Par ailleurs, les pédiatres pourront désormais réaliser le suivi des enfants de moins de 7 ans nés grand prématurés ou ceux atteint par une pathologie congénitale grave (CGP), mais aussi les enfants ayant une pathologie chronique grave ou un handicap neurosensoriel sévère (EPH).
Pourquoi de telles augmentations ?
Les augmentations sont liées au gouvernement précédent. Marisol Touraine, l'ancienne ministre de la santé, voulait « une remise à plat » pour les rémunérations forfaitaires. En effet, de nos jours, les rémunérations réalisées par l'Assurance maladie ne se basent pas seulement sur le prix conventionné par la consultation. Le principe est aussi de revaloriser le salaire des acteurs de la profession médicale.
« On ne fait que proportionner la rémunération au temps de travail et au service rendu au patient, ce qui paraît relativement logique dans une rémunération à l'acte […] Ce n'est que justice rendue au médecin, mais aussi au patient, qui n'aura pas de difficultés à prendre du temps avec le médecin pour qu'il soit bien au courant de sa pathologie et des possibilités thérapeutiques. » a exprimé le président du syndicat MG France.
« Ce sont des consultations longues et pénibles à annoncer. Donc c'est une liste de consultations qui sont très complexes, très longues. La Sécurité sociale a reconnu cette spécificité » a aussi ajouté le président de la Fédération des Médecins de France
Cependant, la part de remboursement de la Sécurité sociale ne va pas changer. L'Assurance Maladie prendra en charge 70% des consultations contre 100% pour patients atteints d'Affections de Longue Durée. L'augmentation n'aura donc pas de conséquence sur les patients ayant une mutuelle. Dans le cas contraire, il faudra s'acquitter de 13,80 € pour les consultations complexes et 7,50 € pour les basiques.