De récentes études, menées par des chercheurs de l’Hôtel-Dieu à Paris, ont démontré que le manque de sommeil pouvait être détecté. En effet, c’est grâce à la salive que l’on pourrait savoir si le temps de sommeil a été suffisant pour pouvoir prendre la route.

Des expériences pour la sécurité routière
En matière de sécurité routière, un nouveau dispositif a été pensé par des chercheurs. La prochaine avancée pourrait être un test salivaire, aidant à détecter le manque de sommeil des automobilistes. C'est avec la Fondation Vinci que le Centre du sommeil de l'Hôtel-Dieu à Paris, a réalisé une étude pour prévenir la fatigue des conducteurs.
L'expérience a été menée sur des hommes en bonne santé, âgés de 17 à 35 ans et qui n'ont dormi que 3 heures pendant deux nuits de suite. Les résultats ne sont pas surprenants. Le manque de sommeil entraîne la baisse d'attention, la somnolence et même une augmentation de l'agressivité et l'apparition de tensions. Ce sont tous des éléments qui auraient des impacts négatifs sur la conduite : mauvaise vision des panneaux, des autres automobilistes, le temps de réaction est plus long…
Suite à cette expérience, la salive des sujets a été analysée. Et les résultats amènent à se pencher dessus car une chute du taux de certaines hormones présentes dans la salive est observée. Les prélèvements révèlent des diminutions conséquentes, concernant les taux de cortisol et d'amylase. Ces deux substances sont révélateurs de grande fatigue. Pour preuve, on en trouve des quantités importantes dans la salive, en temps normal.
La mise en place d'un nouveau dispositif ?
Les différences observées lors des expériences menées par des chercheurs pourraient alors, amener à imaginer la mise en place d'un nouveau test salivaire. Il serait destiné aux forces de l'ordre, afin qu'ils détectent immédiatement les conducteurs fatigués. Comme pour l'éthylotest, les automobilistes pourront être verbalisés à partir d'un certain taux.
Il pourrait également être utilisé d'une autre manière. En effet, ce sont les conducteurs qui en détiendraient, afin qu'ils évaluent eux-mêmes s'ils sont en capacité de prendre la route. Cependant, cette option reste moins sécurisante lorsque l'on sait que les français sous-estiment les risques du manque de sommeil au volant. En effet, c'est la première cause de mortalité sur l'autoroute. En 2016, elle a été responsable de 27 % des accidents.
Cependant, le Professeur du Centre du sommeil de l'Hôtel-Dieu, Damien Léger, a déclaré que ces expériences ne permettent pas encore la mise en place d'outils de prévention des accidents liés a la fatigue.