Les dernières réformes relatives au permis de conduire ont été promulguées, afin de rendre ce sésame plus accessible et peu coûteux. Néanmoins, certaines entités remarquent que les législateurs n’ont pas pris en considération certains points. Les acteurs traditionnels en payent le prix fort et ils entendent bien le faire savoir à travers une mobilisation nationale.

La réforme du permis de conduire et la privatisation de l'examen du code de la route n'ont visiblement pas fait que des heureux. En effet, elles ont, entre autres, favorisé l'avènement des auto-écoles en ligne. Les acteurs traditionnels se retrouvent ainsi soumis à une concurrence déloyale. Dans les prochains jours, les syndicats prévoient ainsi une rencontre avec le Premier ministre. Ils entendent clarifier les choses, notamment en ce qui concerne l'agrément, le local et l'équipe pédagogique qui sont les piliers de développement des auto-écoles classiques. Ils veulent également différer la conformité au label qualité, en attendant que l'administration puisse imposer la réglementation en vigueur aux nouveaux acteurs du marché.
Des mobilisations nationales au programme
La réforme du permis de conduire a été engagée le 13 juin 2014, avec l'objectif de le rendre plus accessible, plus moderne et moins onéreux. La privatisation de l'examen du code de la route, une mesure phare de la loi Macron a aussi été adoptée. Elle vise à diminuer le délai entre deux passages au permis.
Face à la situation, le syndicat SNICA-FO redoute aussi la privatisation de l'examen du Permis B. Cette mesure serait à l'étude auprès du gouvernement. Avec les IPCSR, le syndicat a alors fait grève le jeudi 22 mars 2018. Pour leur part, l'UNIDEC (Union Nationale Intersyndicale Des Enseignants de la Conduite) et le CNPA (Conseil National des Professions de l'Automobile) appellent d'ailleurs les écoles de conduite à une mobilisation nationale à Paris, le 18 avril prochain. Ils cherchent à attirer l'attention sur la situation pour le moins grave des auto-écoles. Fermetures, licenciements, baisse du marché de 20 %, autant d'évènements engendrés par la concurrence déloyale que leur imposent les auto-écoles en ligne. Ils dénoncent surtout le fait que ces dernières engagent des moniteurs auto-entrepreneurs exempts de charges sociales et de TVA.
Ornikar, un acteur très ambitieux
Fondée en 2014, Ornikar a à cœur d'accélérer son développement dans l'Hexagone. L'auto-école en ligne ambitionne aussi d'étendre ses activités à travers toute l'Europe. Dans un récent communiqué de presse, elle a d'ailleurs annoncé la levée de 10 millions d'euros auprès de trois fonds d'investissements français (Partech Ventures, Idinvest Partners et Elaia Partners), ainsi qu'auprès de Brighteye Ventures, fonds d'investissements franco-britannique.
Ornikar projette aussi d'élargir son offre à la vente de voitures et d'assurance jeune conducteur . La levée de fonds et des partenariats stratégiques lui permettront de proposer des offres très compétitives. D'ici fin 2018, la jeune pousse vise une part de marché de 15 % en France.