62 % des Français approuvent la réforme de la SNCF. Le gouvernement a pour sa part affirmé sa volonté d’aller jusqu’au bout, mais les négociations restent sur la table. Quoi qu’il en soit, la grève est pour l’heure très suivie. La CGT argumente en pointant du doigt l’échec de la réforme opérée Outre-manche.

L'ouverture à la concurrence, une des grandes lignes de la réforme de la SNCF, entrera en vigueur d'ici à 2020. Les détracteurs de cette approche, la CGT en tête, pointent du doigt l'expérience anglaise, qu'ils jugent peu reluisante. De son côté, le gouvernement cite en exemple la réforme opérée en Allemagne et qui a permis d'effectuer une avancée majeure.

Quoi qu'il en soit, l'exécutif a fait savoir qu'il va tenir bon face à cette vague de grève, considérée par certains comme une prise en otage des usagers. Le journaliste Laurent Neumann estime néanmoins que Matignon restera ouvert aux négociations, mais ce ne sera pas avec la CGT.

Décryptage de l'expérience anglaise

Pour s'opposer à la réforme de la SNCF, la CGT se réfère à la réforme opérée Outre-manche. En plus du fait que les deux systèmes ne sont pas comparables, il faut dire que les premières années de la réforme britannique ont été pour le moins catastrophiques. Elles sont surtout marquées par la dégradation rapide du réseau vieillissant, faute de moyens pour l'entretenir. Une situation qui a engendré des pannes, des retards, voire des accidents mortels vers la fin des années 1990, et qui a abouti par la faillite de Railtrack en 2002. Ce groupe privé ayant géré les infrastructures du réseau britannique a donc été remplacé par Network Rail, entreprise contrôlée par le gouvernement.


Depuis que le gouvernement britannique a pris les choses en main, l'environnement de la compagnie ferroviaire s'est nettement éclairci. Sur les dix dernières années, aucun accident mortel n'est à déplorer. Mieux encore, de plus en plus de Britanniques ont renoué avec le train.

En 2017, le réseau a enregistré 1,7 milliard de voyageurs, contre 735 millions en 1994. Eric Brunet, animateur de radio, chroniqueur et essayiste français renchérit en affirmant que les trains les plus sûrs d'Europe sont en Angleterre.

Le gouvernement ouvert aux négociations ?

Invité à l'émission Face à Face de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV, Laurent Neumann et Eric Brunet ont été unanimes pour affirmer que le gouvernement est de nature à garder le cap. Ce premier a pour sa part souligné que les négociations entre les protagonistes restent possibles.

En effet, la Ministre du Transport pourrait étudier la proposition de la CFDT, une des parties prenantes des négociations. Il s'agit de la création d'une mutuelle complémentaire santé pour tous les cheminots.