Les défenseurs des animaux ont toujours voulu qu’un jour, le lion, le tigre ou l’éléphant ne soit plus autorisé dans les cirques. Aujourd’hui, des circassiens le souhaitent aussi. Certains continuent toutefois de croire que la dénonciation de la captivité des animaux sauvages est infondée. Une étude démontrerait même que ces derniers ne sont pas malheureux.

Des manifestations se déroulent de manière régulière pour réclamer l'interdiction des animaux sauvages dans les cirques. D'après un sondage récemment réalisé par l'Ifop, 67% des Français interrogés sont favorables à cette demande. 80% d'entre eux sont âgés de moins de 35 ans.

Cependant, le cirque avec animaux existe depuis plusieurs siècles. Il fait partie des plus anciennes formes de spectacle au monde. Pour certains circassiens, c'est tout une tradition qui risque alors de disparaître. Christian Caffy, délégué général du collectif des cirques animaliers, estime :

Présenter des animaux dans un spectacle, c'est un choix fondamental relevant non seulement d'une tradition mais également d'un besoin profond de la population d'avoir le contact avec les animaux.

Les actions en faveur des animaux

Des pétitions sont actuellement lancées pour demander l'interdiction des animaux sauvages dans les cirques. Des manifestations sont régulièrement organisées. À titre d'exemple, l'association Zoopolis a récemment réalisé un happening à Paris, devant le ministère de la Transition écologique, réclamant une loi contre l'utilisation des animaux en captivité dans les cirques. Amandine Sanvisens, cofondatrice de Zoopolis, explique :


On veut politiser la question animale et faire rentrer cette question dans la sphère politique et notamment au conseil de Paris.

Dans son livre intitulé « Contre l'exploitation animale », l'ancien dompteur André-Joseph Bouglione, quant à lui, écrit :

J'engageais régulièrement des numéros d'éléphants. Quand ceux-ci effectuaient un balancement de la tête, je pensais que cela signifiait que les animaux se sentaient bien. Je n'ai jamais eu l'impression de maltraiter mes animaux mais c'était une erreur, car les éléphants qui font cela, c'est comparable à des tocs humains. Des éthologues m'ont dit que c'était parce que les éléphants étaient malheureux.

En outre, Pierre Tebaldini a également voté une délibération contre la captivité des animaux dans les cirques. Le directeur de cabinet de Jean-Paul Michel, maire de Lagny-sur-Marne, souligne :

Il faut absolument que les cirques se réinventent.

Des vétérinaires, zoologistes et juristes autrichiens affirment aussi :

Il est tout à fait impossible de garder des animaux dans des cirques d'une manière qui soit en accord avec les besoins de chaque espèce.

Point de vue d'une sociologue et zootechnicienne

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Jocelyne Porcher travaille au sein de l'Institut national de la recherche agronomique. Ancienne éleveuse, elle publie sur son blog :


C'est en pratiquant le métier d'éleveur que j'ai commencé à m'interroger sur ses enjeux moraux.

La sociologue et zootechnicienne a révélé les résultats d'une étude menée par l'une de ses étudiantes avec une éléphante du cirque Gruss. Elle explique :

On a mis en évidence que cet animal n'était pas forcément malheureux. L'étudiante a observé une relation quasi-fusionnelle avec son éleveur, Firmin Gruss, comme une relation avec un animal domestique, même si cette relation est finalisée par le travail. En effet, elle est entraînée à participer à un spectacle. Il faut arrêter de se mettre à la place des animaux et aller faire des études sur place.

Christian Caffy n'est pas non plus du même avis que les membres des associations animalistes. Selon le délégué général du collectif des cirques animaliers, le cirque fait partie de notre patrimoine culturel. Il argumente :

Les animaux sont nés en captivité. Il faut qu'on arrête avec ces idées de kilomètres carrés nécessaires pour les tigres. C'est nécessaire dans la nature, pour avoir accès aux femelles, à la nourriture, se protéger contre les prédateurs... Mais dans les cirques, l'animal n'a pas du tout cette préoccupation. L'animal a besoin de manger, d'être protégé et de se reproduire, et ça il l'a dans un cirque sans faire d'effort.