Que ce soit en France ou dans d’autres pays de la zone euro, le phénomène est le même depuis 1968 : lorsque le nombre de propriétaires de logement augmente, l’indice de chômage ne manque pas de s’orienter vers la hausse. C’est la conclusion d’une étude publiée par l’Insee le 19 avril 2018.

Lien chômage propriété logement

L'Insee vient de publier une étude sur la corrélation entre le taux de propriété de logement et le chômage. D'après les résultats obtenus, il semblerait que le taux de chômage dans une localité augmente de 0,6 point lorsque la densité de propriétaires y augmente de 10 points.

Ce phénomène est resté inchangé depuis 1968. Il ne touche d'ailleurs pas uniquement la France, puisque d'autres pays développés sont également concernés, notamment l'Allemagne ou l'Italie.

Quelles peuvent alors être les raisons qui font que le taux de propriétaires fasse augmenter le chômage ? Entre autres, il faudra considérer les paramètres de rigidité du marché du travail dans certaines zones.


Tour d'horizon des taux de propriété en Europe

Pour comprendre la corrélation entre le taux de chômage et le taux de propriété de logement, il est important de constater les faits. Il se trouve alors que la France comptait 58% de propriétaires de résidences principales en 2013, avec un taux de chômage autour de 8,9%.

Quant à l'Allemagne, elle compte un très faible taux de propriétaires soit 44% des ménages. Le taux de chômage n'y est que de 3,5%. En revanche, l'Italie affiche un taux de chômage de 10,9% avec 80% de sa population qui est propriétaire.

Force est de constater que le pays qui compte le moins de propriétaires affiche le taux de chômage le plus bas, et ce dans la zone euro toute entière !

Le fait d'être propriétaire contraint à la stabilité géographique

Le premier point qui peut expliquer la relation entre ces deux taux, c'est la stabilité géographique. En effet, les propriétaires sont moins enclins à déménager en raison des coûts que cela peut engendrer. Entre autres, il faut considérer des paramètres comme les transports, la résiliation de l'assurance logement, etc.

Par ailleurs, de nombreuses personnes ne souhaitent pas se déplacer dans d'autres localités afin de trouver du travail. Pourquoi ? Parce qu'elles risqueraient de vendre leur logement à perte si elles se trouvent dans une localité où le marché de l'emploi est loin de l'effervescence. Mais ces cas sont assez rares, étant donné que les propriétaires de logement ont généralement une situation stable et un bon emploi.

Le nombre élevé de propriétaires bloque l'accès des chômeurs à certaines localités

L'autre paramètre qui peut expliquer ce phénomène, c'est qu'il y a des zones où le marché de l'emploi offre plus d'opportunités qu'ailleurs. Les propriétaires y sont nombreux et ne souhaitent surtout pas vendre, profitant de ce dynamisme certain.

De manière mécanique, le marché de l'emploi se retrouve rigidifié par la difficulté de trouver un logement, les chômeurs ne pouvant pas s'y installer.