Depuis le 23 avril dernier, cinq voitures privées équipées de radars circulent dans l’Eure pour flasher les conducteurs en excès de vitesse. Alors que le système fait l’objet de vives critiques et même d’une procédure judiciaire, la Sécurité routière prévoit de le déployer dans l’ensemble de la France métropolitaine d’ici à 2020.

383 voitures opérationnelles d'ici à 2020 dans toute la France
Après plusieurs mois de test, les cinq premiers véhicules-radars conduits par des chauffeurs privés ont commencé à flasher sur les routes de l'Eure. Dans la pratique, ces automobiles, des Peugeot 308, sont équipées de caméras sur les plages avant et arrière qui relèvent automatiquement les excès de vitesse. Le Centre national de traitement de Rennes s'occupe de l'envoi des avis de contravention.
Selon la délégation interministérielle à la sécurité routière qui a présenté le dispositif, « un total de 26 véhicules devrait être opérationnel à travers la Normandie cet été ». Par ailleurs, à compter de 2019 et jusqu'en 2020, 383 voitures de différents types, mais toutes de milieu de gamme, vont opérer sur tout le territoire. Actuellement utilisées par les gendarmes et policiers, elles vont être confiées à des entreprises privées telles que Mobiom pour le marché normand, mais demeureront la propriété de l'État.
Objectif : augmenter les flashages pour renforcer la sécurité
L'objectif annoncé par les autorités est « d'augmenter la capacité de flasher ». En effet, le temps d'utilisation actuel des véhicules à affecter au projet n'est que de 90 minutes par jour. À terme, il passera à huit heures quotidiennes, nuit et jour, 365 jours par an. De plus, les chauffeurs travaillent en solitaire, alors que les fonctionnaires intervenaient en binôme.
La rémunération est basée sur le respect de trois critères :
- le kilométrage mensuel,
- les parcours définis par les pouvoirs publics,
- la vitesse.
Ainsi, le nombre de flashs recueilli pendant le temps de la conduite?n'est pas pris en compte, et un éventuel dépassement des heures sera sanctionné par une « lourde pénalité ». À l'inverse, si le prestataire effectue moins de trajets que le nombre d'itinéraires fixé, sa rétribution est réduite proportionnellement.
Un dispositif contesté par certaines associations
L'externalisation des radars embarqués privés ne fait pas l'unanimité. L'association 40 millions d'automobilistes, l'un de ses principaux détracteurs, a même déposé un recours auprès du Conseil d'État. Elle reproche au système de viser uniquement l'augmentation des rentrées d'argent pour le gouvernement.
L'association n'est pas le seul contestataire. Pour sa part, la Ligue de défense des conducteurs a lancé une pétition contre cette externalisation et a réussi à réunir plus de 427 000 signatures.