Si on cumulait le nombre de victimes du SIDA, de la tuberculose, du diabète et des accidents de la route chaque année, le chiffre obtenu ne serait pas supérieur au nombre de personnes qui décèdent de la pollution de l’air. En effet, ce fléau tue quelque sept millions de gens tous les ans.

L'Organisation Mondiale de la Santé a rendu public son bilan annuel le 2 mai 2018. Dans ce document, il est clairement stipulé que la pollution de l'air constitue un véritable danger. En effet, pas moins de 7 millions de personnes en meurent chaque année. Pour prendre pleinement conscience de l'ampleur du phénomène, il faut savoir que cela est largement supérieur au nombre de victimes que font la tuberculose, le SIDA, les accidents de la route et le diabète à eux quatre. D'après le directeur général de l'OMS, le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, le développement durable est utopique si des mesures ne sont pas prises en urgence.
Une situation effarante
7 millions de morts par an : c'est bien plus que le nombre de victimes du SIDA, du diabète, de la tuberculose et des accidents routiers réunis. Le bilan publié par l'OMS a fait l'effet d'une bombe, car les chiffres ne cessent d'augmenter. En effet, l'OMS avait annoncé 6,5 millions de morts en 2016.
Certains ont succombé à des cancers du poumon, d'autres à une pneumonie ou autres troubles respiratoires, sans compter ceux qui décèdent d'un AVC. Tous sont victimes d'un air pollué. Les chiffres de l'OMS sont clairs : neuf personnes sur dix respirent un air qui contient un taux élevé de polluants. Bon nombre de journalistes qualifient cet air de « tueur invisible ». En réalité, il s'agit, ni plus ni moins, d'une arme de destruction massive.
Les pays en voie de développement particulièrement concernés
Il faut savoir que cette situation ne touche pas tous les pays. Sans surprise, 90% de ces cas de mortalité ont lieu dans les pays en voie de développement comme l'Afrique et l'Asie. La pollution de l'air y est importante, notamment en raison de l'inexistence de systèmes de chauffage et d'énergie moins invasifs.
Par exemple, bien des pays asiatiques et africains utilisent le charbon de bois en tant que combustible. S'ajoutent à cela les pollutions dues aux industries, au transport urbain, etc. Autre facteur aggravant : ce sont généralement des pays où le système d'assurance santé et de mutuelle familiale ne touche qu'une faible minorité de ménages.
Plusieurs pays ont déjà pris leurs responsabilités
La base de données de l'OMS concernant la qualité de l'air ambiant contient 108 pays et 4 300 villes à ce jour. Dans son bilan annuel, l'organisation souligne que certains pays ont effectué des progrès importants dans leur lutte contre les particules polluantes.
Par exemple, on peut citer la ville de Mexico qui va interdire les véhicules privés diesel d'ici 2025 et qui va mettre en place un système d'autobus propre (sans fumée). Il en est de même pour l'Inde avec son programme Pradhan Mantri Ujjwala Yojana qui explore actuellement la possibilité d'exploiter le GPL en tant que combustible dans les ménages.