Alors que l’affaire du « dieselgate » impliquant le groupe Volkswagen est encore en cours, un nouveau scandale menace une de ses marques phares, Audi. Le constructeur automobile a en effet annoncé avoir stoppé les livraisons de quelques dizaines de milliers de véhicules de modèles A6/A7. Des anomalies concernant le logiciel de pilotage des moteurs diesel seraient à l’origine de cette décision.

Ouverture d’une enquête sur « des soupçons de manipulation » de moteurs de 60 000 véhicules Audi

Nouvelles irrégularités liées au dispositif AdBlue

Après le « dieselgate », le groupe Volkswagen pourrait à nouveau être secoué par un scandale lié à ses véhicules A6 et A7 à moteur diesel. Dans un récent communiqué, il fait état d'irrégularités sur son logiciel de pilotage constatées lors d'une enquête interne sur le diesel.

Le quotidien allemand Der Spiegel a révélé que les anomalies seraient dues au dispositif antipollution AdBlue, un additif qui vise à diminuer le volume d'oxydes d'azote rejetés par les véhicules à motorisation diesel. Combiné au système SCR, ce liquide coûteux est injecté dans le pot catalytique, permettant une baisse notable de la consommation entre deux contrôles techniques, mais augmente la quantité de gaz polluants émis.

Enquête de la KBA concernant 60 000 voitures

En parallèle, l'agence fédérale de l'automobile KBA a déclaré mener des investigations concernant une éventuelle « manipulation » de quelque 60 000 véhicules de modèles A6/A7, dont 33 000 en Allemagne. Le groupe a confirmé les chiffres avancés par KBA, mais a indiqué que les clients américains n'étaient pas touchés.


La KBA n'a pas précisé si elle réclamerait le rappel des voitures mises en cause. En février, après la découverte de la fraude sur le système AdBlue, les autorités avaient déjà menacé Daimler et Volkswagen de rappels massifs.

De son côté, Audi dit préparer une mise à jour du programme incriminé « en concertation avec ou sur ordre des autorités » et déclare vouloir que toute la lumière soit faite sur les événements en cours.

25 milliards de dollars déboursés dans le cadre du scandale du dieselgate

Pour rappel, en septembre 2015, Volkswagen avait reconnu avoir installé un logiciel de trucage sur 11 millions de ses voitures diesel, dont près de 600 000 pour le seul marché américain. En activant un mécanisme interne de limitation des émissions de gaz polluants, il permettait aux véhicules de passer sans difficulté les tests de mesure antipollution des autorités. Ils décrochaient ainsi un certificat de bonne conduite écologique avec un tarif d'assurance Audi attractif alors que le dépassement des rejets représentait dans certains cas 40 fois les normes en vigueur.

Jusqu'ici, les coûts de rappel et de procédures judiciaires ont déjà contraint la firme à débourser plus de 25 milliards de dollars.