Le scandale des moteurs diesel truqués en Allemagne n’est pas près de prendre fin. Révélé en 2015, il impliquait au départ le groupe Volkswagen. Mais depuis, les autorités surveillent étroitement le secteur ayant conduit à une enquête impliquant le PDG et un haut responsable d’Audi, filiale du groupe de Wolfsbourg. Daimler est également touché avec un récent ordre de rappel de 774 000 Mercedes.

Scandale dieselgate Audi Daimler

Rappels massifs de véhicules de la marque

Depuis 2015, le parquet de Munich mène une enquête concernant le trucage de moteurs diesel par les grands constructeurs allemands. Dans ce cadre, des perquisitions ont été effectuées au siège d'Audi à Ingolstadt et sur son site de production situé à Neckarsulm, ainsi qu'au domicile de son patron, Rupert Stadler, ainsi que celui d'un des membres de son conseil d'administration.

Ces deux personnes clés sont notamment accusées de « fraude » et de « faux certificats ». Pour rappel, l'agence fédérale de l'automobile KBA a demandé à Audi de rappeler 60 000 véhicules des modèles A6 et A7, dont les moteurs auraient été équipés d'un logiciel illicite capable de fausser le résultat des tests antipollution et de cacher le niveau d'émission de gaz polluants. Une procédure similaire avait déjà été ordonnée par l'agence en début d'année, concernant 130 000 voitures à travers le monde.


Pour les automobilistes, le niveau de pollution influe sur le coût de l'assurance Audi obligatoire. La réduction des résultats des tests pouvait donc s'avérer financièrement avantageuse.

774 000 Mercedes à rappeler en Europe

Chez Daimler, le nombre exact de véhicules potentiellement en irrégularité n'est pas connu, mais l'État, par le biais du ministère des Transports, impose le rappel de 238 000 Mercedes vendues en Allemagne et au total, 774 000 véhicules dans toute l'Europe. Même si le patron du groupe de Stuttgart, Dieter Zetsche, réfute toute manipulation, son image et celle de la firme sont sérieusement écornées.

Les médias sont unanimes : près de trois ans après le début du scandale, la Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ), tout comme le Handelsblatt, la lumière est loin d'être faite sur cette affaire qui secoue l'industrie la plus importante outre-Rhin. La FAZ déplore par ailleurs que les dirigeants des entreprises du secteur n'aient toujours pas pris conscience de leurs responsabilités et continuent de chercher à contourner la réglementation.