Depuis le 20 mai dernier, les nouvelles règles du contrôle technique s’appliquent, rendant cet examen beaucoup plus sévère. Plus récemment, un autre sujet fait les gros titres de la presse : le durcissement des critères d’opacité des fumées. Les vieilles voitures diesel seront particulièrement affectées par cette mesure.

Le contrôle antipollution devient plus sévère
Le contrôle de l'opacité des fumées des véhicules diesel doit se conformer à la norme NF R10-025 : 2016. À compter du 1er janvier 2019, il deviendra plus strict afin d'améliorer la détection des surémissions de particules, lesquelles sont dues notamment à l'encrassement des filtres à particules.
Concrètement, les seuils (aujourd'hui très indulgents) vont être alignés aux valeurs d'homologation, inférieures à celles fixées par la réglementation. Pour ce faire, les mêmes appareils seront utilisés, mais la technique change, le contrôleur devant dorénavant effectuer une accélération franche, et si les fumées émises sont trop opaques, une contre-visite peut s'imposer. L'expérimentation a permis d'établir qu'après la mise en place de cette future norme, la part des contre-visites dues à l'opacité excessive des fumées augmenterait à 10 % à 15 % contre 1 % actuellement.
Voilà qui risque d'alourdir le coût déjà majoré du nouveau CT, sans compter que le défaut de contrôle technique ou de contre-visite est passible d'une amende, ainsi que de l'exclusion de certaines garanties facultatives de l'assurance auto.
L'entretien périodique ne suffit plus
Bon nombre de véhicules risquent donc de se faire recaler, à commencer par les vieux diesels, mais également les modèles plus récents cantonnés à des trajets courts, et dont les systèmes de dépollution encrassés.
L'entretien périodique permet difficilement de prévenir un problème concernant l'état de santé interne général du moteur. En effet, faute d'outils de diagnostic adaptés, le remplacement des consommables et autres vérifications classiques ne permettent pas de déceler un injecteur défaillant ou l'encrassement d'une vanne EGR.
D'ailleurs, la révision chez le constructeur ne comprend généralement pas de contrôle d'opacité, puisque ce dernier réalise un chiffre d'affaires important sur la vente de pièces détachées pour une action curative. Une intervention préventive s'avère donc financièrement inintéressante pour lui.
Au lieu d'un pré-contrôle technique, il est donc préférable de faire appel à un diéséliste ou à un contrôleur technique.
Les solutions pour désencrasser le moteur
Spheretech, spécialiste de l'éco-entretien de la voiture, s'est associée à Bosch et AVL pour créer un outil capable de détecter cinq gaz (CO, CO2, NOx, HC, O2) et d'identifier les défaillances potentielles causées par l'encrassement. Cette analyse porte sur les émissions polluantes du véhicule, sa vanne EGR, son turbocompresseur, tous les éléments de son système d'injection, son circuit d'admission d'air et sa ligne d'échappement. Les résultats du diagnostic, proposé par plusieurs enseignes, conduisent au besoin à un traitement plus économique que le changement de pièce.
En complément, l'automobiliste peut verser dans son réservoir un additif vendu par le constructeur. Sinon, il peut demander à son garagiste de décalaminer le moteur, soit en injectant un produit chimique pour nettoyer les systèmes d'injection et d'admission ainsi que le FAP, soit en injectant de l'hydrogène dans le circuit d'admission afin de décrasser la vanne EGR, le turbo ou le FAP (en revanche, le système d'injection est exclu).
Les automobilistes ne sont pas au bout de leurs peines, car l'entrée en vigueur de l'analyse cinq gaz est prévue pour 2022.