La Mutuelle Générale, troisième organisme complémentaire santé de France, a lancé récemment des discussions avec d’éventuels partenaires. En effet, la tendance est aujourd’hui au rapprochement des groupes de prévoyance, des assureurs mutualistes et des mutuelles. Forte de sa stabilité financière en 2017, la troisième complémentaire santé de France suscite l’intérêt de quelques acteurs majeurs.

Avec l'Accord National Interprofessionnel (ANI), le marché de la complémentaire santé en Hexagone est aujourd'hui en pleine transition. On assiste au regroupement des acteurs du marché, notamment les assureurs mutualistes, les sociétés de prévoyance ainsi que les mutuelles. La Mutuelle Générale, troisième plus grande mutuelle de France, a lancé des pourparlers avec d'éventuels partenaires. Son président Patrick Sagon a fait cette annonce le lundi 18 juin 2018, lors de la publication des résultats 2017 de la complémentaire santé. Cependant, il a souligné qu'il ne s'agissait encore que de discussions et qu'il espère pouvoir en arriver aux négociations exclusives à la fin de l'année 2018.
La Mutuelle Générale affiche une bonne santé financière
L'annonce des résultats de La Mutuelle Générale ainsi que la recherche de futurs partenaires ont été effectuées le 18 juin dernier. L'état financier de l'établissement est positif et convaincant. En effet, les fonds propres étaient en augmentation à la fin de l'année 2017. Quant au ratio de solvabilité, il culminait à 236%. Le directeur général, Christophe Harrigan, est d'ailleurs très optimiste :
« Pour une entreprise de l'économie sociale et solidaire qui n'a pas d'actionnaires à rémunérer, c'est un niveau qui permet à la fois d'investir, de consolider sa marge de solvabilité et de garantir un bon taux de distribution aux assurés. »
Les contrats collectifs ont beaucoup contribué à l'évolution positive du chiffre d'affaires de La Mutuelle Générale en 2017. En effet, celui-ci a atteint 1,17 milliard d'euros, soit une augmentation de 0,3%. Si le résultat net de la mutuelle était de 7,6 millions d'euros en 2016, il s'établissait à 8,2 millions en 2017, soit une avancée de 600 000 euros d'une année à l'autre.
S'unir pour faire face à l'évolution du marché
Cette volonté de La Mutuelle Générale de trouver des partenaires s'inscrit dans son souhait de contribuer à la mise en place de l'un des plus importants assureurs de France. Patrick Sagon souligne que le marché est en pleine transformation, notamment par rapport à la concurrence. Selon lui, seuls les groupes bénéficiant d'un vaste déploiement pourront s'en sortir, surtout que les attentes des clients sont de plus en plus pointues.
D'ailleurs, d'autres acteurs ont déjà enclenché leur rapprochement. Par exemple, on sait que la Matmut et AG2R La Mondiale vont former un groupe, au même titre que la Macif et Aesio. Il faut noter par ailleurs qu'Aesio est déjà un bloc de plusieurs mutuelles comme Eovi MCD, Adréa et Apréva.
Si la troisième mutuelle santé de France a déclaré avoir ouvert des discussions, ses responsables soulignent que les négociations exclusives n'auront lieu que vers la fin de l'année 2018. D'ailleurs, La Mutuelle Générale n'a pas établi un calendrier précis concernant ce futur partenariat.
Une mutuelle déjà bien positionnée sur le marché des contrats collectifs
La Mutuelle Générale ne manque pas d'atouts convaincants, pouvant attirer des partenaires de taille. D'ailleurs, 43% de son chiffre d'affaires est constitué par des contrats d'assurance collective. Aujourd'hui, ces contrats de groupe forment désormais le nouveau standard du marché de l'assurance santé d'entreprise. Christophe Harrigan, directeur général de La Mutuelle Générale, a déclaré qu'il s'agissait d'atouts déterminants et singuliers.
Les réalisations de cette mutuelle ne sont d'ailleurs ni rares ni modestes. Entre autres, La Mutuelle Générale a obtenu en mai dernier le marché de la couverture santé du Groupe La Poste, qui compte environ 213 000 salariés. En octobre 2017, cette même mutuelle assurait la couverture santé des 42 000 employés chez Orange.
S'adapter à la transition au digital
Le digital est également une réalité à laquelle toutes les entreprises devront désormais faire face et les assureurs sont tout autant concernés. Pour s'ajuster à la politique des taux d'intérêt très bas, il est indispensable d'optimiser les frais de gestion. Pour l'heure, le volet réglementaire constitue pourtant environ 50% des investissements de La Mutuelle Générale. Le digital permettra alors de limiter les coûts y afférents.