L’association UFC-Que Choisir a rappelé récemment la hausse disproportionnée des tarifs des mutuelles, à l’heure où le reste à charge zéro (RAC 0) est au centre des débats. D’après cette association de consommateurs, les frais de gestion seraient à l’origine de l’accroissement des tarifs des complémentaires santé. D’autres paramètres expliquent également cette envolée des tarifs. Tour d’horizon.

Entre 2016 et 2017, les tarifs des mutuelles ont connu une hausse de 47%. Même l'inflation a connu une croissance trois fois moindre dans une période aussi courte. Voilà le constat que l'association de consommateurs, UFC-Que Choisir, a dressé. Le manque de transparence des offres des complémentaires santé, les frais de gestion qui atteignent des plafonds pour certaines enseignes, notamment les bancassureurs, figurent parmi les raisons de cette envolée des tarifs. Voyons alors tous ces détails que l'association UFC-Que Choisir relève, dans un contexte où la réforme sur le reste à charge zéro est débattue.
La fiscalité n'est pas le seul motif de la hausse
L'association UFC-Que Choisir a fait savoir son indignation quant aux tarifs appliqués par les mutuelles aujourd'hui. Les bancassureurs, les mutuelles santé ainsi que les institutions de prévoyance ont engrangé la coquette somme de 40,5 milliards d'euros entre 2006 et 2017. Au cours de ces onze années, tout a augmenté : la densité du marché, la fiscalité de la complémentaire santé mais aussi les cotisations. En moyenne, ces cotisations ont augmenté de 47% pour s'établir à 688 euros.
Quand les organismes complémentaires d'assurance maladie (OCAM) pointent du doigt la fiscalité passée de 2,56% à 13,27% entre 2006 et 2011, l'UFC-Que Choisir souligne que la hausse des cotisations est évaluée à hauteur de 33% hors fiscalité. Et pourtant, la progression de l'inflation n'aura été que de 14,2% au cours de cette même période.
Mais les frais de gestion constituent également l'une des causes expliquant l'augmentation des cotisations. L'UFC-Que Choisir stipule que depuis 2010, ils ont absorbé à eux seuls 36% de l'augmentation des cotisations. En 2016, le chiffre record de 7,2 milliards d'euros a été atteint et représente 20% des cotisations des Français. Malgré les recommandations de la Cour des comptes, ces frais de gestion sont toujours aussi élevés.
Les assurés peuvent difficilement comparer les offres
L'UFC-Que Choisir dénonce entre autres les difficultés des clients à déchiffrer les offres des mutuelles santé. Déjà, il faut comprendre que chaque institution possède ses propres formules et que l'uniformisation est quelque peu complexe. Par ailleurs, les garanties ne sont pas encore exprimées en euros mais en pourcentage de remboursement de la Sécurité sociale. Concrètement, le flou demeure : le consommateur ne peut pas savoir si une complémentaire santé est plus avantageuse qu'une autre.
D'autre part, il faut rappeler que le président Macron avait envisagé l'instauration de contrats-types dans un souci d'uniformisation de ces offres. Cependant, les trois acteurs du secteur, à savoir les institutions de prévoyance, les mutuelles santé et les assureurs se sont concertés afin d'anticiper cette mesure du gouvernement. Ils se sont alors entendus pour formuler leurs offres dans le même ordre d'ici quelques années mais aussi d'exprimer leurs garanties en euros.