Alors que le marché de la complémentaire santé a connu des changements majeurs, il est judicieux pour les acteurs de ce secteur de définir une stratégie. Bon nombre d’assurances et de mutuelles persistent à faire cavalier seul, tandis que certaines d’entre elles ont opté pour la formation de grandes alliances.

Les complémentaires santé optent davantage pour le rapprochement

Avec les réformes sur la complémentaire santé en France, l'heure est à la remise en question. Les assureurs et les mutuelles s'interrogent si leurs offres sont toujours attrayantes aux yeux des clients. Ainsi, on a assisté à la formation de grandes alliances entre mutuelles et assureurs, de manière à composer un groupe dernièrement. Les avantages procurés par ces rapprochements sont nombreux. La mutualisation des clients et la complémentarité des compétences en font par exemple partie. Cependant, d'autres acteurs du marché restent convaincus de pouvoir réussir seul. Certainement, les risques pris par ces derniers sont considérables, dans un marché en pleine transformation.

Rapprochement, quels enjeux ?

La réforme du marché de la complémentaire santé a été marquée par l'entrée en vigueur de la loi relative à l'Accord national interprofessionnel (ANI). Afin de départager le marché de la complémentaire santé et les bénéfices y afférents de manière optimale, les contrats de groupe ont remplacé les contrats individuels en entreprise. Face à ces nouveaux challenges, le rapprochement était une évidence même. En unissant leurs forces, ils pourraient alors engranger des parts de marché plus importantes. En effet, certains ont un nombre de clients important, d'autres possèdent des compétences particulières. Ces alliances leur conféreraient alors des pouvoirs importants, avec une clientèle plus élargie.

Quelques grands rapprochements récents

Parmi les grandes alliances récemment annoncées figure celle de Malakoff Médéric et Humanis, qui prendra effet au 1er janvier 2019. Pour les deux acteurs de la complémentaire santé, les objectifs sont sont similaires, consistant à proposer à leurs clients des offres plus complètes et plus efficaces. Le directeur général de Malakoff Médéric, Thomas Saunier, a d'ailleurs bien exposé la situation :


Ce projet de rapprochement va permettre de construire un groupe plus fort, confortant la pertinence de notre modèle, améliorant la protection sociale de nos clients (…), accélérant notre capacité d'innovation et renforçant notre culture de service.

Autre grand rapprochement dans le monde de la mutuelle : la création d'Alliance Pro. En réalité, six acteurs de la protection sociale se sont réunis pour former ce groupe à savoir :

  • Agrica ; 
  • Audiens ; 
  • Pro BTP ; 
  • IRP Auto ; 
  • Lourmel ; 
  • B2V.

En outre, le groupe Alliance Pro sera scindé en deux pôles distincts dont une branche qui vise les cadres, Alliance professionnelle Retraite Arrco, et une autre qui s'adresse aux salariés, dénommée Alliance professionnelle Retraite Agirc.

Les assurés perçoivent les alliances comme un signal fort

Les institutions de prévoyance qui souhaitent continuer faire cavalier seul prennent des risques considérables, dans un marché en pleine transformation. Les alliances ont tendance à rassurer les assurés, car ils bénéficient ainsi d'une meilleure couverture. Tel est le cas pour la mutuelle de la presse, de la communication et du spectacle, uMen, qui a voulu quitter le groupe Audiens, pour changer de nom et rejoindre un autre groupe mutualiste. Les adhérents ont mal pris la nouvelle ; les résiliations ont été nombreuses en 2017 avec 1 100 contrats résiliés. Depuis, les chiffres indiquent une baisse de performance de la mutuelle avec un chiffre d'affaires qui a décru de 12,7% entre 2016 et 2017. Ceux de 2018 montrent déjà que cette année n'est pas meilleure pour la mutuelle.