Bien des acteurs de la société civile s’insurgent contre les prix des nouveaux traitements qui sont en constante hausse. Par la même occasion, elle a affirmé vouloir participer activement à de nombreux projets, notamment celui de la loi concernant le financement de la Sécurité sociale et d’autres rendez-vous imminents, relatifs aux médicaments.

Les prochaines actualités feront certainement l'objet de discussions sur l'épineux sujet concernant les prix du médicament. Alors que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale est actuellement en pleine préparation, Les Entreprises du médicament (LEEM) et le Comité économique des produits de santé (CEPS) ont repris les négociations. Par ailleurs, le conseil stratégique des industries de santé va se tenir le 10 juillet 2018. Médecins du monde vient alors de souligner la participation de la société civile à ces différents événements, rejoignant ainsi le rang de nombreux acteurs comme l'UFC-Que Choisir, les Universités alliées pour les médicaments essentiels (UAEM), AIDES, Médecins sans frontière ou encore la Ligue nationale contre le cancer.
La société civile se lève face à l'inflation des prix des médicaments
De nombreux acteurs de la société civile ont réuni leurs forces pour dénoncer la recrudescence continuelle des prix des nouveaux traitements. Ces diverses associations et ligues estiment que ce phénomène met en péril la pérennité du principe de système de santé solidaire ainsi que l'équité de l'accès aux soins. Parmi ces acteurs, on retrouve ceux qui sont déterminants :
- les Universités alliées pour les médicaments essentiels (UAEM) ;
- Médecins sans frontière ;
- Médecins du monde ;
- la Ligue nationale contre le cancer ;
- l'association UFC-Que Choisir ;
- l'association de lutte contre les hépatites virales et le VIH, AIDES.
Une meilleure transparence est de mise
Ces acteurs de la société civile mettent l'accent sur les coûts effectifs du pôle recherche et développement ainsi que d'autres données de recherche. En effet, l'opacité de ces informations constitue une entrave majeure à l'aboutissement d'une solution de négociation des prix de médicaments. La représentante de l'UAEM, Juliana Veras, a exposé sa vision de la situation :
Les innovations biomédicales n'ont pas pu être développées sans transfert de la recherche publique vers le privé : nous demandons une meilleure transparence des coûts de R&D, mais aussi une transparence des essais cliniques. Les firmes doivent communiquer les données non publiées et s'engager à partager ces informations avec les patients qui participent à ces études.
La stabilité du budget du médicament serait illusoire
Dans son rapport sur la consommation de soins et de biens médicaux pour l'année 2016, la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) a noté que les dépenses de santé ont connu une certaine stabilité entre 2008 et 2016. En 2016, elles ont été de 34 milliards d'euros. 68,9% de ce montant a été pris en charge par l'État, le reste étant absorbé par les mutuelles de complémentaire santé. Mais un représentant au sein de Médecin du monde, Olivier Maguet, affirme la présence d'une certaine nuance :
Il y a 2 types de médicaments, rappelle Olivier Maguet, les médicaments "de tous les jours" et les médicaments rétrocédés. Entre 2008 et 2016, les coûts liés aux médicaments rétrocédés ont augmenté de 141,7%. Le budget du médicament n'est pas sous contrôle, mais on entretient l'illusion avec des mesures de déremboursement. On a raboté tout ce qui pouvait l'être et l'augmentation des médicaments rétrocédés ne pourra bientôt plus être contenue.
Pour rappel, la campagne « Prix du médicament et système de santé » est sous la responsabilité d'Olivier Maguet.