Le déploiement d’un réseau de bornes de recharges à travers le territoire représente un enjeu majeur pour l’essor du véhicule électrique. Sur ce marché qui s’annonce juteux, les équipementiers électriques tels que Schneider et Legrand se livrent une bataille sans merci. Pour y répondre, la Commission européenne prévoit d’installer 800 000 bornes dans des lieux publics avant 2020. Mais il faudra également équiper les garages et immeubles.

Schneider mise sur des solutions globales et intelligentes
Pour recharger la Zoe, Renault a finalement renoncé à utiliser une prise électrique standard, décidant à la place de faire poser une « wall box ». Pour sa fabrication, la firme a homologué plusieurs fournisseurs, au nombre desquels figurent BDT, Chargemaster et Schneider Electric.
Fort de ses compétences dans les réseaux intelligents d'énergie, ce dernier est particulièrement bien positionné pour doter la majorité des concessionnaires Renault. Le groupe vante d'ailleurs ses « solutions globales » plutôt que de simples dispositifs de charge. Ainsi, il permet aux utilisateurs de gérer la charge à distance afin de la programmer pendant les heures creuses et minimiser la dépense. L'optimisation des périodes de charge sera également possible dans un futur proche, afin de réduire l'encombrement sur le réseau électrique. Petit bémol pour les automobilistes, ils devront débourser entre 800 et 1500 euros pour bénéficier de cette technologie.
Legrand adopte un câble à brancher sur les prises standards
En comparaison, les prises mises au point par Legrand sont moins onéreuses, puisque leur prix ne dépasse pas 500 euros. Car pour le géant français de l'équipement électrique, la simplicité est la clé pour assurer le succès de la voiture électrique. Aussi, il propose des câbles de chargement compatibles avec les prises standards. Toutefois, sa gemme comporte également des prises spécifiques d'une puissance plus élevée qui diminue le temps de charge à 8 heures.
Le choix de cette prise peu complexe, bien que spécifique, explique que la société se préoccupe moins que ses rivales de la décision de la Commission d'adopter la norme allemande en matière de standard européen de recharge. Ainsi, en fin janvier 2018, Bruxelles a lancé un projet de directive dans ce sens, un texte qui prouve la force de l'industrie automobile outre-Rhin. En effet, elle est parvenue à imposer une vision commune alors que le marché de la voiture électrique n'y est guère développé : aucun des acteurs locaux n'en vend et les consommateurs ne bénéficient d'aucune aide gouvernementale à l'achat.
Comme les équipementiers, les assureurs sont à pied d'œuvre pour adapter leur offre aux exigences spécifiques de l'électrique. Des formules d'assurance auto adaptées sont déjà disponibles auprès de la plupart des compagnies, et elles devraient se multiplier.