L’embargo américain sur l’Iran, qui fait suite à la décision des États-Unis de se retirer de l’accord international sur le nucléaire iranien, crée un défi majeur pour les constructeurs automobiles français. Renault et PSA, qui fournissent près de la moitié des véhicules neufs immatriculés dans ce pays, cherchent actuellement des solutions afin de conserver une présence sur ce marché malgré les menaces de sanctions américaines.

Renault et PSA cherchent des solutions pour maintenir une présence en Iran

Un des plus gros marchés étrangers pour les deux constructeurs

50% des voitures neuves immatriculées en Iran sont produites par Renault et PSA. Le premier y a écoulé plus de 160 000 véhicules l'année dernière, et c'est son huitième plus gros marché. Les chiffres de PSA sont encore plus importants, puisque avec 444 600 exemplaires vendus en 2017, le groupe réalise son plus gros volume à l'étranger sur ce marché, dont il représente d'ailleurs plus de 33 %.

Dans un tel contexte, les deux firmes souhaitent y garder une présence locale, alors que Washington a donné jusqu'au 6 août 2018 aux entreprises qui commercent encore avec l'Iran pour mettre fin à leurs contrats.


Au début du mois de juin 2018, PSA avait ainsi déclaré avoir initié le « processus de suspension des activités de ses joint-ventures ». De son côté, à l'occasion de l'assemblée générale du groupe le 15 juin dernier, son rival a confirmé son intention de ne pas se retirer complètement du pays, tout en évitant les foudres de Washington.

Des discussions avec Téhéran et Washington pour rester sur le marché

L'un comme l'autre serait donc en discussion avec Téhéran pour permettre aux différentes parties engagées d'honorer leurs obligations. En parallèle, des négociations avec les Américains sont menées par les deux industriels, avec le soutien de l'État français. Si la thèse d'une exemption ne semble pas envisageable, les discussions visent au moins à éclaircir différents aspects techniques concernant l'application des sanctions.

PSA projette de continuer à envoyer des automobiles déjà montées en Iran, cette activité étant autorisée, à l'inverse des co-entreprises. Toutefois, une telle stratégie ferait tomber le volume annuel de ses ventes à seulement quelques centaines ou milliers d'unités. L'objectif, selon une source française, serait d'avoir le statut de « partenaire dormant ».

Pour Najafi Manesh, président de la fédération des équipementiers iraniens (Ismapa), « il existe des moyens de poursuivre la production, rappelant qu'entre 2012 et 2016, lors du précédent embargo, Renault avait résisté ».

Quant à Gholam Hossein Shafei, président de la chambre de commerce iranienne, il affirme avoir d'autres partenaires pour remplacer la France, en particulier la Chine et d'autres pays d'Asie de l'Est.

Certains modèles produits en Iran se retrouvent sur le marché français. La plupart des compagnies proposent aujourd'hui des formules d'assurance spéciales Peugeot, Citroën, DS et Renault « low cost ».