On n’arrête pas le progrès. L’évolution de la technologie a toujours été considérée comme bénéfique pour l’être humain, en ce sens qu’elle simplifie grandement la vie de tous les jours. Le concept de la voiture autonome en est l’exemple parfait. Mais est-ce qu’il facilite réellement le quotidien de tout le monde ? Les assureurs pourraient en avoir un avis négatif.

Est-ce qu'il y aura vraiment moins d'accidents ?
Pour le moment, rien ne permet d'affirmer qu'une voiture autonome est plus sûre qu'une voiture « normale ». Bien entendu, elle sera équipée d'une multitude de capteurs pour prévenir tout risque de danger, peu importe où il survient, mais on n'est jamais à l'abri d'une défaillance technique.
De plus, une voiture qui serait autonome à 100 % est utopique pour beaucoup de gens. La raison, selon eux, est que ces véhicules auront plus d'autonomie, mais ne seront pas complètement autonomes. Qui dit « intervention humaine », dit alors « erreurs éventuelles ».
Le monde de l'assurance automobile risque ainsi d'être fortement chahuté, mais devra malgré tout s'adapter. Le plus dur sera sans doute quand les voitures "classiques" cohabiteront avec les véhicules autonomes. Établir la responsabilité de chacun lorsque d'un côté, on a un homme et, de l'autre, une machine. Ce sera loin d'être évident.
Aussi, le comportement sur route d'une voiture avec chauffeur peut ne pas être compatible avec celui d'un véhicule en « pilotage automatique ». Et niveau indemnisation, avec toute la technologie qui équipe la voiture autonome, chaque pièce à remplacer, que ce soit un pare-choc ou un pare-brise, coûtera beaucoup plus cher. Ce qui implique pour l'automobiliste une hausse de sa cotisation mensuelle.
De nouveaux marchés à exploiter
Selon Fred Nedey, directeur technique chez Allianz France, « les compagnies d'assurance vont changer leur approche et assurer la voiture plutôt que le conducteur ».
Sans compter qu'avec l'avènement du carsharing, il y aura de moins en moins de propriétaires de véhicule. Par contre, les constructeurs risquent d'avoir en leur possession toute une flotte de voitures destinées à l'autopartage et pour espérer conclure un contrat avec eux, les petits assureurs partent avec un sacré handicap face aux mastodontes de la profession.
Mais là où les compagnies pourraient tirer leur épingle du jeu, c'est dans la « démultiplication des responsabilités » en cas de sinistre. Quand ce dernier implique un véhicule autonome, il y a tellement d'acteurs qui peuvent être tenus comme responsables, en l'occurrence les constructeurs, les équipementiers, l'Intelligence artificielle et bien d'autres encore. Et ces derniers gagneraient tous à être correctement assurés.