Le scandale du « dieselgate » contraint la célèbre firme allemande Volkswagen à trouver un lieu où entreposer plus de deux centaines de milliers de véhicules neufs en attente d’homologation. De son côté, l’aéroport international Berlin-Brandenbourg Willy-Brandt est toujours en attente d’ouverture, alors que son inauguration était prévue sept ans plus tôt. Selon la presse locale, les deux entités viennent de conclure un accord pour alléger leur peine.

Volkswagen utilise le futur aéroport de Berlin (BER) comme parking pour 250 000 véhicules neufs

Deux gouffres financiers

Volkswagen, numéro un de l'industrie automobile outre-Rhin, n'en a pas encore fini avec le « dieselgate ». L'office fédéral de contrôle des véhicules à moteur (KBA) effectue en effet une vérification renforcée sur les nouvelles voitures du groupe, les soumettant à la norme antipollution WLTP (Worldwide Harmonized Light Vehicles Test Procedure), qui implique des tests en laboratoire et en conditions réelles.

Conséquence : leur homologation est considérablement retardée, ce qui impose au constructeur de trouver un endroit suffisamment vaste où stocker entre 200 000 et 250 000 voitures neuves en attendant de les livrer.

Pour sa part, l'aéroport « fantôme » de BER est pour l'instant un immense chantier inachevé, dont le retard coûte 1,3 million d'euros aux Berlinois.

Une solution avantageuse, mais temporaire

Pour VW, l'aéroport malheureux est la solution idéale pour garer en toute sécurité les centaines de milliers de véhicules en cours d'évaluation par la KBA. Car BER, c'est un espace de 1470 hectares situé en pleine campagne, recouvert d'une couche d'asphalte intacte entourée d'herbe. Il répond donc parfaitement aux attentes du fabricant automobile, qui va lui verser un loyer bienvenu pour compenser l'énorme perte que représente le futur aéroport.


Si cet accord gagnant-gagnant accorde une trêve aux deux entreprises, il n'élimine pas pour autant leurs problèmes. D'un côté, personne n'est encore en mesure d'avancer une date précise pour l'ouverture de BER. De l'autre, la logistique devient un enjeu majeur pour VW, qui doit diminuer sa production et contenir son stock.

D'ores et déjà, l'usine de Wolfsburg est passée à la semaine de quatre jours, et devrait bientôt être suivie par d'autres sites. Une mesure qui risque malheureusement de s'avérer insuffisante, contraignant le groupe à poursuivre la recherche d'autres lieux à transformer en parking.

Par ailleurs, la firme s'est accordée avec la Commission européenne sur une extension de la garantie de certaines pièces des moteurs truqués dans le cadre de l'assurance Wolkswagen.