En dépit d’un comportement plus responsable sur les routes, les usagers de deux-roues motorisés restent nombreux à y trouver la mort. En 2017, 669 d’entre eux ont ainsi perdu la vie au guidon de leur engin. C’est le taux de mortalité le plus élevé recensé par l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR).

Mortalité toujours élevée malgré un comportement plus prudent
À 669 en 2017, le nombre de conducteurs de deux-roues décédés dans des accidents de circulation a augmenté de 9 % sur un an. D'après le dernier bilan de la Sécurité routière, alors que la proportion de ces usagers sur l'ensemble du trafic est inférieure à 2 %, ils représentent 43 % et 22 % respectivement des blessés graves et des personnes tuées.
Les principales causes de mortalité sont les chutes, dont 43 % se produisent dans les virages, ce qui n'empêche pas 45 % des pilotes de grosses cylindrées de continuer à dépasser les limitations de vitesse autorisées. Pour eux, les voitures et les camions sont la première source d'insécurité.
Toutefois, le 14e baromètre d'Axa Prévention révèle que ces dernières années, les motards et les conducteurs de scooters sont plus nombreux à faire preuve de prudence. Ainsi, entre 2014 et 2018, le pourcentage des usagers qui téléphonent en conduisant est passé de 21 % à 11 %. Concernant la vitesse dans les agglomérations, 39 % atteignent 65 km/h, contre 49 % quatre ans plus tôt.
Sur autoroute, seuls 21 % roulent encore à 160-170 km/h, contre 32 % en 2014. Sur la même période, ils sont moins nombreux à doubler ou à virer sans mettre de clignotants (de 38 % à 24 %). La proportion des conducteurs de deux-roues en état d'ébriété (4 ou 5 verres d'alcool) sur les routes a diminué de moitié, tombant à 5 %.
Différences de comportement selon le type de moto
Le rapport d'Axa Prévention montre par ailleurs des différences de comportement en fonction du type de moto utilisée, lourde ou légère. Les pilotes des engins lourds sont plus enclins aux excès de vitesse (86 % contre 65 %), en particulier en ville, où 56 % des conducteurs du premier groupe dépassent régulièrement les 65 km/h, contre 15 % seulement pour les autres.
En revanche, 85 % des utilisateurs de grosses bécanes portent une tenue adaptée (contre 71 % pour les usagers de deux-roues légers), et certains incluent même une garantie équipement dans leur assurance pour deux-roues. Malheureusement, les enfants transportés « occasionnellement sur des trajets courts » ne sont pas suffisamment équipés, 4 % n'ayant même pas de casque.
Les jeunes épinglés pour des pratiques « générationnelles » risquées
L'âge semble également être un facteur déterminant en termes de prudence sur les routes. 30 % des 14-17 ans osent enfreindre la limitation à 30 km/h, contre 64 % de leurs aînés. De même, 31 % des jeunes respectent les feux rouges, quand 52 % des adultes choisissent de ne pas s'arrêter. Enfin, 15 % des jeunes se hasardent à franchir une ligne blanche pour doubler un autre véhicule, soit plus de deux fois moins que les adultes (38 %).
Toutefois, le comportement des jeunes conducteurs n'est pas totalement exemplaire.
- 35 % d'entre eux roulent avec des écouteurs dans les oreilles (10 % seulement des adultes le font) ;
- 11 % prennent des selfies ou échangent des SMS (contre 2 % et 3 % chez les autres générations) ;
- 8 % des jeunes sondés conduisent en ayant fumé du cannabis, quand les adultes ne sont que 3 % à se mettre ainsi en danger.