36,9 millions de personnes vivent actuellement avec le VIH. Toutefois, le nombre d’infections diminue, et en 2016, pour la première fois depuis le début du siècle, moins d’un million de morts ont été enregistrés. Néanmoins, le risque de recrudescence reste extrêmement important d’après les participants à la Conférence internationale sur le sida du fait d’un relâchement dans la prévention.

Malgré des progrès, la menace du Sida n’est pas écartée

Moindres efforts de prévention

Aujourd'hui, près de 60 % des porteurs du virus prennent des traitements antirétroviraux pour empêcher la transmission du VIH. En France, ceux-ci sont remboursés par la mutuelle, mais les autres frais médicaux peuvent rester à la charge du patient.

La décrue record du nombre d'infections et de victimes du Sida tend à faire baisser la pression en matière de prévention. En parallèle, les financements internationaux se sont réduits, faisant craindre un retour d'une épidémie qui a causé 35 millions de décès à travers le monde.

Pour les 15 000 experts et militants présents à la Conférence, une crise majeure est à craindre si l'on combine le manque de moyens à la recrudescence des infections en raison de l'explosion démographique dans les zones les plus durement affectées, notamment en Afrique. Si ce scénario devient réalité, le monde pourrait ne pas être capable de maîtriser la situation.

Insuffisance de moyens financiers

Or, d'après l'Onusida, les fonds sont largement insuffisants. En 2017, 20,6 milliards d'euros ont été alloués à des actions de lutte contre le sida dans les pays à faible et moyen revenu, lesquels contribuent à hauteur de 56 %. Malgré ces efforts, 7 milliards de dollars supplémentaires chaque année seraient nécessaires selon cette instance de l'ONU pour écarter la lourde menace qui pèse sur la santé publique mondiale à l'horizon 2030.

La communauté des chercheurs et des associations redoute tout particulièrement les coupes budgétaires annoncées par les États-Unis, premier contributeur du programme mondial anti-Sida.

Situation globale améliorée, mais de fortes disparités

Alors que l'épidémie recule globalement, une augmentation des infections est observée dans une cinquantaine de pays où la prévention fait défaut, et où les populations à risque (homosexuels, toxicomanes) sont sévèrement réprimées.

Certaines associations exhortent les responsables politiques internationaux à revoir leurs stratégies de lutte contre le VIH. Pour Coalition PLUS, un regroupement d'associations instigateur de la campagne « Just say no to the war on drugs » (« Dites non à la guerre contre les drogues »), au lieu réprimer la toxicomanie, la mise en place de programmes de réduction des risques (ouverture de centres de consommation, fourniture de seringues stériles, etc.) est plus efficace pour éviter une « catastrophe sanitaire ».