Sur trois logements anciens, au moins un risque électrique est constaté dans deux appartements. Tel est le constat révélé par une étude exclusive sur l’état du parc locatif en France, concernant la sécurité électrique. Elle a été réalisée par le Groupe de réflexion sur la sécurité dans le logement (GRESEL), grâce aux quelques 5 000 diagnostics électriques obligatoires pour la location. En effet, le diagnostic électrique dans les logements est d’une importance capitale car celui-ci contribue à la prévention des risques électriques auprès des propriétaires et des locataires.

Douze mois après l'entrée en vigueur du diagnostic électrique obligatoire pour les logements, une étude effectuée par le GRESEL portant sur 5 000 diagnostics a été entamée. Il s'agit notamment des logements avec des installations électriques vétustes (âgées de plus de quinze ans) et qui sont destinés à accueillir des locataires.
Les résultats indiquent que 68% des installations électriques comportent au moins une anomalie. Ce contexte tend à inciter les bailleurs à effectuer les travaux de mise en sécurité nécessaires. La sensibilisation des locataires aux risques électriques n'est pas en reste, d'autant plus que 50 000 incendies survenant chaque année dans les logements sont de source électrique.
Des risques électriques importants au sein du parc locatif
Depuis le 1er juillet 2017, le diagnostic des installations électriques est obligatoire. Le propriétaire d'un immeuble collectif doit y recourir lorsqu'il souhaite mettre en location les logements. Cette mesure concerne tous les appartements, et notamment les bâtiments dont le permis de construire date d'avant 1975.
Les bailleurs ont intérêt à réaliser les travaux nécessaires à la mise en sécurité des logements. Il en va de la valeur de leurs biens immobiliers. Ainsi, les parties communes des immeubles doivent être systématiquement diagnostiquées, car les risques électriques sont déjà légion dans le parc locatif.
Le défaut de mise à la terre parmi les anomalies les plus constatées
L'étude menée par le GRESEL montre que parmi les logements, dont les installations électriques ont fait l'objet d'un diagnostic, chacun d'entre eux comporte en moyenne entre trois et quatre anomalies. Parmi, les failles les plus fréquentes, il y a lieu de distinguer :
- Un défaut de mise à la terre dans 41% de logements
- La vétusté des matériels électriques au sein de 34% des appartements. Sachant que les propriétaires ne sont conscients de l'ancienneté de l'installation électrique que dans 10% des cas, le locataire doit idéalement souscrire une assurance logement qui couvrira les risques d'incendie
- Des problèmes de surintensités dans 27% des logements.
Comment prévenir les risques de court-circuit, d'électrocution et d'électrisation ?
Françoise Thiébault, secrétaire générale des Associations familiales laïques de Paris estime que des efforts doivent être davantage fournis pour réduire les risques électriques.
Grâce à la mise en œuvre de la réglementation, les électrocutions ont été divisées par cinq en quatre décennies, mais le nombre de victimes reste inacceptable : une simple mise en sécurité pourrait éviter ces accidents dramatiques.
Le diagnostic électrique obligatoire prévient les éventuels dangers que peuvent occasionner les installations électriques désuètes ou défaillantes. Il permet notamment de vérifier que :
- Chaque circuit dispose d'un dispositif de protection contre les surintensités, adapté à la section des conducteurs (qui sont eux-mêmes protégés mécaniquement).
- Sont respectées les conditions de mise à la terre, avec un dispositif différentiel de sensibilité qui fonctionne correctement.
- Un appareil général de commande et de protection est installé dans le logement.
- Les installations électriques des salles de bains et des autres pièces ne présentent aucun risque pour le locataire, surtout si elles sont vétustes.
- Tout risque de contact direct avec des éléments sous tension est écarté.