Depuis 28 juillet dernier, Heetch, la plateforme dédiée aux VTC (véhicules de tourisme avec chauffeurs) met à l’essai une expérience inédite. Celle qui vise à augmenter le tarif minimum des chauffeurs adhérents à son site. Pour l’occasion, l’enseigne a choisi Nice pour un test de quinze jours. Une initiative autorisée par la CFDT.

Le bras de fer entre les plateformes spécialisées pour les véhicules de tourisme avec chauffeurs s'intensifie de jour en jour. Uber, Heetch et Didi font tout pour obtenir une meilleure part de marché.
C'est bien le cas pour Heetch qui a obtenu une autorisation auprès de la CFDT (Confédération française démocratique du travail) afin de mener une expérience exclusive. Une initiative visant à rivaliser avec ces puissants homologues américain et chinois, mais également à séduire les travailleurs indépendants œuvrant dans le domaine.
En effet, cette startup est actuellement en pleine phase d'essai pour mettre à l'épreuve sa stratégie visant à augmenter les rémunérations des chauffeurs VTC connectés à son application. Pour cela, le groupe à choisi Nice comme terrain de prédilection pour un test de deux semaines à compter du 28 juillet dernier.
Heetch veut se mettre du côté des chauffeurs VTC
En mettant sur pied sa stratégie, Heetch cherche, avant tout, à répondre aux attentes de ces travailleurs indépendants que sont les chauffeurs VTC. Son initiative a comme origine les dires d'un syndiqué à la CFDT :
Avec la hausse du gazole et des assurances auto, et les 25 % de commission prise par Uber à chaque course, on a du mal à s'en sortir.
Il se trouve en effet que Heetch est conscient des enjeux. D'ailleurs, le cofondateur de cette jeune pousse exprime son point de vue en ces termes :
D'un côté, les syndicats de VTC poussent pour augmenter les prix parce que les chauffeurs n'arrivent pas à gagner leur vie. De l'autre, les plates-formes craignent que l'augmentation des tarifs ne fasse baisser la demande de trajets.
Aussi, il ne faut pas oublier que la CFDT et d'autres syndicats de VTC ont longtemps milité auprès de l'exécutif pour une tarification minimum, mais sans aucun résultat. Au secrétaire fédéral de la CFDT d'affirmer :
Le gouvernement ne répond pas à notre demande pour l'instant, affirme Patrick Rossi, secrétaire fédéral de la CFDT.
C'est l'une de raisons qui pousse cet organisme à collaborer avec Heetch afin de trouver une issue viable. Après tout, les deux parties y trouvent leur compte. C'est du moins ce que laisse entendre l'affirmation de Patrick Rossi de CFDT :
Si on peut avoir une tarification minimum pour les chauffeurs, ça répond aussi à notre revendication. On est sur une alliance gagnant-gagnant, chacun à son niveau.
15 jours d'augmentation salariale
Heetch a choisi les chauffeurs VTC niçois pour réaliser son projet. Pour ce faire, cette startup française s'est penchée essentiellement sur le tarif minimum. Les 500 travailleurs abonnés à cette plateforme bénéficieront d'une augmentation de 1 euro pour chaque course. Si ce tarif était de 7 euros, il sera ramené à 8 euros. Des changements sont aussi prévus pour la prise en charge et le prix au kilomètre.
Avec l'assurance auto et les frais liés à l'entretien des véhicules, cette solution semble avantageuse pour les concernés sur le long terme. Seulement, d'autres plateformes comme Uber, l'actuel dominant du marché, proposent le triple de cette tarification proposée par Heetch durant les heures de pointe. En outre, l'interface Taxify de Didi propose également une grille tarifaire avantageuse. Des propositions qui séduisent certains conducteurs intéressés par des solutions à court terme.
Quoi qu'il en soit, l'objectif principal de cette expérience est de déterminer s'il est possible de fixer une rémunération minimum tout en optimisant la rentabilité du site. À Teddy Pellerin de Heetch de préciser :
Si j'ai plus de trajets et plus de « drivers » (chauffeurs NDLR) connectés à la fin du mois, alors je continuerai. À l'inverse, si les trajets diminuent, on verra bien que l'augmentation des prix n'est pas possible.