À la suite du Dieselgate, Volkswagen a été amené à indemniser les acheteurs de la marque. En Europe, huit voitures sur dix ont été réparées par le géant allemand à ce jour. Quant aux compensations, il refuse de verser un seul sou. La Commission européenne déplore cette marque de désintérêt, mais se montre également reconnaissante des efforts déjà effectués.

Deux ans se sont passés depuis l'affaire Volkswagen, situation qui a ébranlé l'industrie automobile. À la suite de quoi les consommateurs européens auraient dû percevoir des compensations financières en plus de la mise à jour du logiciel intégré dans leur voiture.
Pour l'heure, seulement un cinquième des voitures concernées en Europe n'ont pas encore fait l'objet de réparation par le fabricant. Si Bruxelles reconnaît les efforts fournis par le constructeur allemand, quoique minimes, elle déplore son refus d'indemniser les acheteurs.
Contrairement aux situations des États-Unis et du Canada, Volkswagen profite de l'absence d'outils juridiques adaptés en Europe pour camper sur sa position.
Un « peut mieux faire » en guise de note
Deux ans après le Dieselgate, Volkswagen a réparé 80% des véhicules concernés en Europe. Cette réparation concerne les mises à jour au niveau du logiciel, ayant faussé le taux de gaz polluant des voitures de la marque. Le groupe a aussi promis d'effectuer des mises à jour gratuites pendant encore deux ans, et d'y appliquer une garantie.
La Commission européenne s'est montrée reconnaissante envers les efforts déployés, surtout en ce qui concerne les informations sur la démarche entreprise par le géant allemand. D'autant que cela a permis de rétablir un climat de confiance entre ses consommateurs et lui.
Cependant, les autorités nationales de protection des consommateurs de l'UE ont rejoint la commission en déplorant l'attitude de Volkswagen face à son refus de verser une compensation aux propriétaires. De plus, certains d'entre eux rencontrent encore des problèmes de dysfonctionnement même après les réparations.
Selon ces entités, le constructeur a délibérément omis de simplifier l'accès à la mise à jour tandis qu'aucune garantie exhaustive n'a été proférée sur les éventuelles incidences au niveau de la performance des véhicules.
La commission européenne se déclare impuissante face à la situation
Le rapport de Bruxelles et des autorités nationales de protection des consommateurs de l'UE, communiqué mi-juillet, a été pour le moins explicite. La commissaire européenne, Vera Jourova, était désemparée face à l'attitude désinvolte du groupe Volkswagen après le scandale du Dieselgate. Elle déplore la situation en ces termes :
« Nous avons travaillé d'arrache-pied afin que VW se montre plus proactive à l'égard des consommateurs. VW a mis en œuvre le plan d'action auquel la société s'était engagée envers moi, mais n'est pas allée plus loin ».
Le porte-parole du BEUC (Bureau Européen des Consommateurs), Johanes Klein, insiste sur le fait que l'enseigne doit dédommager les consommateurs étant donné que le dommage a été réel. Or, l'Europe ne peut s'imposer, contrairement au Canada et aux États-Unis, à qui Volkswagen a versé plus de 10 milliards de dollars en compensations individuelles. En effet, elle ne dispose pas d'outils juridiques adaptés. Vera Jourova estime que :
« C'est un nouveau rappel de la nécessité de disposer dans l'UE de règles plus strictes sur les possibilités d'obtenir réparation à titre individuel, y compris au moyen de recours collectifs ».
Reste à savoir si cette situation éprouvante se répercutera sur les frais d'assurance Volkswagen.