Dans le secteur automobile, les malus actuellement assez supportables risquent de prendre un détour incontournable d’ici janvier 2019. L’éventuelle mise en vigueur du WLTP dès septembre 2018 serait à la source de ce bouleversement. Celui qui remplacera le modèle NEDC jugé assez peu réaliste par l’Union européenne, l’actuelle référence en termes d’étiquettes CO2.

Les malus du secteur automobile risquent d’exploser avec l’entrée du WLTP

D'ici septembre à janvier 2019, le NEDC ne sera plus. Il cèdera la place à WLTP suite à une décision prise par l'Union européenne. Désormais, de nouvelles références de tests de consommation vont être appliquées. Celles qui ont pour but de revoir à la hausse les étiquettes CO2 des voitures. Il se trouve en effet que le NEDC est jugé très peu réaliste vis-à-vis de l'industrie automobile et surtout par rapport à l'utilisation réelle des véhicules.

Quoi qu'il en soit, ce changement augmentera à coup sûr l'émission de gaz à effet de serre et par la même occasion, les malus écologiques qui risquent fort d'exploser.

Un changement en deux temps

L'effet réel du WLTP ne sera pas immédiat. Il sera, dans un premier temps, utilisé à but théorique afin de permettre aux constructeurs de s'adapter à la situation et de prendre les mesures nécessaires. Ainsi, ces derniers doivent se baser sur le modèle WLTP pour créer une référence transitoire baptisée « NEDC corrélée ».


L'objectif principal de ce concept est de procéder à une augmentation progressive des émissions de CO2 qui s'élèveront de 10 à 15% dès septembre 2018 jusqu'à la fin de l'année.

Le véritable WLTP ne sera appliqué qu'en janvier 2019. Avec lui, les étiquettes CO2 exploseront carrément de 30 à 40% si l'on se réfère aux normes actuelles régies par le NEDC.

Plus de mal que de bien

Pour les automobilistes ce nouveau dispositif représente un seul et unique avantage. Celui qui lui permet d'avoir une idée précise sur la consommation réelle du véhicule qu'ils vont acheter. Pour le reste, il va falloir s'attendre à des risques non négligeables.

En effet, ce sera l'environnement qui en pâtira le premier avec cette hausse des étiquettes CO2 qui ne fera qu'augmenter l'émission de gaz à effet de serre. Puis, au tour des conducteurs d'en subir les conséquences en tenant compte du barème malus auto que Bercy a déjà mise en place. D'ailleurs, l'exécutif a déjà évoqué l'intention de l'alourdir de 3 g chaque année.

Le modèle GLC 250d de Mercedes pourrait servir d'exemple concret. Émettant, autrefois, 129 g de CO2 par kilomètre, il en produira 25% de plus, soit 161g. Son propriétaire devra alors oublier son malus écologique actuel de 253 euros pour s'acquitter d'une somme colossale évaluée à 4 253 euros. D'après un spécialiste en courtage, le niveau de taxation de cette marque risque également d'exploser pour passer de 50 euros à 5 000 euros.

Le marché du secteur automobile risque également de faire face à une tendance baissière durant la période de transition (NEDC corrélée). La raison est simple, les acquéreurs ne manqueront pas de miser sur la prudence en évitant d'acheter une voiture avec laquelle le niveau du malus est encore incertain au risque d'en payer les frais.