La forte chaleur est partie pour durer. C’est ce que redoute le directeur général de la santé, car sa durée affecte plus l’organisme humain que son intensité. En début août, la vigilance canicule a été déjà déclenchée dans une trentaine de départements français, mais la température ne cesse de grimper. Des mesures sont impérativement à prendre pour y faire face.

Les Français doivent adopter de nouvelles habitudes face à la canicule

37°C dans le sud de la France, 38°C dans la Vallée du Rhône, telles sont les températures qu'endure la population française en cette période estivale. Le professeur Jérôme Salomon, actuel DGS, émet ouvertement son inquiétude face à cette canicule, d'autant qu'elle semble perdurer et pourrait même s'intensifier.

Certes, les personnes fragiles sont les plus affectées, mais cela n'empêche pas ceux qui sont en parfaite santé d'en subir les impacts. Et boire beaucoup d'eau ne suffit plus, car ce sont les habitudes de vie même qu'il faut adapter selon la situation actuelle. Les employeurs doivent aussi prendre des dispositions pour offrir à leurs salariés la meilleure condition de travail possible, notamment au niveau de l'aération et de la ventilation des locaux professionnels.

La canicule affecte tout le monde, sans exception

Le début août a été fortement marqué par une vague de chaleur intense, nécessitant même le déclenchement de la vigilance orange. Dans la Vallée du Rhône par exemple, la température s'élevait à 38°C tandis qu'à Marseille elle était seulement à 1° plus bas. Mais alors que la population se remet tant bien que mal, de nouveaux jours étouffants s'annoncent, avec une prévision de 40°C à l'affiche.


Il faut dire que la canicule qu'est en train de subir le pays est d'une telle ampleur qu'il est nécessaire de prendre d'importantes dispositions pour y faire face. En effet, l'organisme supporte mal les chaleurs prolongées et ce, quel que soit l'état de santé de l'individu. D'après le directeur général de la santé (DGS), Jérôme Salomon :

C'est une canicule d'ampleur, entre celle de 2003 et celle de 2006 qui ne faut pas prendre à la légère. L'effet durée est pire que l'effet intensité, car nos corps savent mieux s'adapter à deux jours à 40°C que quinze à 30 ou 35.

En outre, les enfants, les femmes enceintes, les personnes âgées et les individus atteints d'obésité sont les plus affectés par les vagues de chaleur. Ceux en bonne santé peuvent aussi toutefois subir les conséquences de la canicule, surtout lorsqu'ils sont isolés ou travaillent en extérieur. C'est la raison pour laquelle tout le monde, sans exception, doit changer son mode de vie.

En effet, il est indispensable de s'hydrater régulièrement, quoique cela ne suffise pas en période caniculaire. Il faut aussi :

  • Se mettre à l'ombre (le plus longtemps possible) durant les heures les plus intenses ;
  • Éviter d'exposer sa peau au soleil. Pour y remédier, il est conseillé de mettre, par exemple, des vêtements légers de manches longues ;
  • Pour les sportifs, faire leurs exercices pendant les périodes les moins chaudes de la journée.

Des conséquences sociales en perspective

Il n'est plus à redire que les vagues de chaleur engendrent des conséquences non négligeables sur la santé des Français. La chef des urgences de l'hôpital Beaujon de Clichy en région Hauts-de-Seine, le docteur Sonja Curac, annonce un usage intensif du numéro vert « canicule info service » du ministère de la Santé. Elle prévoit aussi un pic de visites aux urgences des hôpitaux, surtout des personnes atteintes de maladies chroniques. Pour elle :


Le plus important des conseils est de bien s'hydrater dès les premiers signes de chaleur ; attendre peut engendrer un déficit difficile à rattraper.

Pour ce qui de la santé des travailleurs, les employeurs sont obligés de déployer les moyens nécessaires pour les protéger. Dans le domaine de la restauration, par exemple, où la chaleur en cuisine peut atteindre 45°C, les brumisateurs sont mis à la disposition des cuisiniers ainsi que des boissons de rafraichissement. Au parton d'une brasserie parisienne, d'énoncer les mesures qu'il a prises pour donner une meilleure condition de travail à ses salariés :

L'année dernière, on a fait installer des grilles de ventilation des deux côtés de la cuisine et on laisse la porte, qui donne sur la cour, ouverte pendant tout le service pour créer un courant d'air.

Certains restaurateurs vont même plus loin en installant des équipements adaptés dans leur cuisine afin de réduire au maximum la température qui y règne. Le dirigeant du Baltard au Louvre, Vincent Sitz prévoit, par exemple, d'utiliser des plaques à induction, une Hotte, une planche ainsi que des condenseurs. Il s'agit, bien sûr, d'un investissement coûteux, mais il compte sur la caisse d'assurance maladie pour rembourser entièrement le surcoût des installations.