En trois ans, le coût des arrêts maladie a haussé de 13%. C’est ce que révèlent les derniers chiffres de la CNAM lors de leur publication en juillet dernier. Le report de deux ans du départ en retraite pourrait en être la cause. Les travailleurs plus âgés sont, en effet, plus souvent soumis à des arrêts de travail pour leur santé.

Les arrêts maladie coûtent chers à la CNAM depuis la retraite à 62 ans

La réforme des retraites a nettement augmenté le taux d'activité des personnes âgées de 55 à 64 ans. Or, ce sont les plus susceptibles de demander des arrêts maladie récurrents qui sont même estimés deux fois plus longs que ceux des salariés se trouvant dans les tranches d'âge différentes.

Ce qui coûte cher à la CNAM (Caisse nationale d'assurance maladie), qui a, à ce titre, payé quelque sept milliards d'euros d'indemnités journalières en un an. C'est ce que l'organisme a communiqué lors de son dernier rapport au mois de juillet 2018.

Cette hausse de coût s'explique aussi par la rémunération plus importante des seniors par rapport à l'ensemble des employés.

Les arrêts maladie, le poste de dépenses le plus important pour la CNAM

La Caisse nationale d'assurance maladie a communiqué en juillet dernier ses chiffres des douze derniers mois. Il s'avère que ses dépenses afférentes aux indemnités journalières pour arrêt de travail, de congé de maternité et de maladie s'élevaient à 10,4 milliards d'euros. Par rapport au bilan de l'année dernière, ce montant a augmenté de 4,6%.


Ce sont les arrêts maladie qui ont généré le plus de coûts à la CNAM, d'autant qu'ils ont affiché une hausse pour le moins prodigieuse en quatre ans. En effet, en passant de 6,3 à 7,1 milliards d'euros, de 2013 à 2016, ils ont coûté 13,4% plus cher à l'organisme. Ce dernier ajoute d'ailleurs que :

En 2016, les arrêts de plus de 6 mois représentent seulement 6 % des arrêts indemnisés, mais 44 % des montants indemnisés.

La réforme des retraites en est la principale cause

Cette hausse de coût s'expliquerait par le report du départ légal à la retraite à 62 ans. La réforme a effectivement incité les seniors à rester actifs, à en croire le rapport de la CNAM :

Le taux d'activité de la population des 55-64 ans est passé de 41,7 % au premier trimestre 2010 à 54,1% au dernier trimestre de 2016.

Or, cette tranche d'âge présente une plus forte probabilité d'être souvent en arrêt maladie. D'autant que les interruptions sont susceptibles d'être plus longues.

Globalement, les salariés âgés de 60 ans et plus ont interrompu leur travail pendant 76 jours en moyenne pour cause de maladie, en 2016. C'est deux fois plus que pour les jeunes employés dont les jours d'arrêt pour le même motif s'élevaient à 33. Or, il faut savoir que les seniors, qui se trouvent logiquement en fin de carrière, sont mieux rémunérés. Il va de soi que leur indemnité journalière revient plus chère aux caisses d'assurance maladie.