Les arrêts maladie coûtent de plus en plus cher à la Caisse nationale d’assurance maladie ces cinq dernières années. Cette hausse s’expliquerait par la durée de plus en plus longue accordée aux salariés, surtout ceux qui sont âgés de plus de 60 ans. En effet, ils sont les plus exposés aux problèmes de santé.

Les réformes des retraites, repoussant de deux ans l'âge de départ à la retraite des Français, se répercutent notablement sur le coût d'interruptions de travail pour cause de problème de santé. Ce dernier a en effet augmenté de 13,4% en seulement trois ans, les salariés seniors étant les plus susceptibles de subir des affections ou maladies pouvant perdurer pendant plusieurs jours, voire des mois.
À noter que les arrêts maladie reviennent plus chers à mesure qu'ils durent. Or, pour les travailleurs seniors, cette durée est trois fois plus longue que pour les jeunes. Sans parler de leurs salaires, qui sont nettement plus importants, ce qui impacte davantage les indemnisations.
Plus de 10 milliards d'euros déboursés en un an
En juin dernier, la CNAM (Caisse nationale d'assurance maladie) annonce avoir débourser 10,4 milliards d'euros au titre des indemnités journalières pour les arrêts de travail, de congés maternité et de maladie durant les douze derniers mois. Une augmentation de 4,6% si l'on se réfère aux chiffres communiqués par l'organisme l'année dernière.
Cette tendance haussière est d'ailleurs constatée entre 2013 et 2016, alors que la fréquence des interruptions est quasiment stable par rapport aux années précédentes. L'augmentation proviendrait de la durée des arrêts qui est de plus en plus longue. À titre d'exemple, 6% des arrêts de travail ont duré plus de 6 mois en 2016. Pourtant, cette faible part des arrêts de travail représente à elle seule 50% environ des montants indemnisés. Et 13,4% du montant déboursé par la CNAM sont directement liés aux arrêts maladie.
Une prolongation de la durée d'activité de la population qui n'est pas sans conséquence
L'âge de départ en retraite des Français a été repoussé à 62 ans, le nombre de seniors encore en pleine activité a par conséquent augmenté ces dernières années. Cela occasionne aussi plus d'arrêts maladie, étant donné que les personnes de cette tranche d'âge sont plus exposées à des problèmes de santé. Des maladies chroniques, par exemple, qui requièrent davantage de temps de traitement. Sans parler des nouvelles pathologies, notamment le "burn out", dû au rythme de travail et à l'inadaptation aux nouvelles technologies.
Il faut savoir que la durée moyenne d'un arrêt maladie indemnisé est de 25 jours pour les salariés de 30 à 34 ans. Or, elle est de 76 jours pour les seniors (plus de 60 ans). Ce qui revient plus cher à la Caisse d'assurance maladie. D'autant plus que les revenus perçus par les seniors sont en général plus élevés, ce qui fait encore grimper le montant de leurs indemnisations.
Les complémentaires santé sont de plus en plus nombreuses à proposer des actions préventives pour favoriser la baisse des arrêts de travail. Les employeurs sont depuis 2016 dans l'obligation de proposer une complémentaire santé obligatoire à leurs salariés. Mais ces dispositifs n'empêchent en rien les dépenses de la CNAM d'augmenter.