Selon une récente étude réalisée par Lloyd’s et le cabinet Deloitte, 680 millions de personnes en Allemagne, en France, en Angleterre, aux États-Unis, en Chine et aux Émirats arabes unis ont eu recours à l’économie collaborative en 2017. Or, seulement 57 % des 8 500 participants au sondage auraient souscrit une assurance pour la prestation achetée ou le bien loué. Les assureurs doivent s’adapter pour couvrir ces nouveaux besoins en plein boom.

Des besoins d'assurance différents pour l'économie collaborative
Dans une étude datant de 2016, le cabinet de conseil et d'audit PwC France estime que d'ici 2025, l'économie collaborative génèrera 83 milliards d'euros de chiffre d'affaires en Europe. Des prévisions qui ouvrent de belles perspectives aux acteurs du marché de l'assurance des biens et services de partage.
Alors que ce mode de consommation gagne du terrain, seulement la moitié des utilisateurs pensent à souscrire une assurance spécifique. Or, les polices d'assurance classiques ne prennent généralement pas ce type de services en charge.
Aussi, pour s'adapter aux exigences du marché collaboratif, les assureurs doivent notamment revoir la durée de leurs contrats. Finies les durées longues liées à la propriété d'un bien, aujourd'hui, les usages requièrent des couvertures de court terme et plus souples. Par ailleurs, l'usure des biens augmente avec une utilisation plus intensive, créant des besoins d'assurance différents. Enfin, assimilés à des « professionnels occasionnels », les particuliers doivent bénéficier d'une protection appropriée.
Émergence de contrats d'assurance dédiés à la consommation collaborative
Certaines compagnies ont développé des contrats permettant de relever les défis de l'économie collaborative. Axa propose ainsi une assurance spéciale pour le covoiturage en partenariat avec Blablacar. De son côté, le site de location de voitures entre particuliers Drivy a opté pour une association avec Allianz pour offrir une couverture automatique aux propriétaires et aux locataires utilisant sa plateforme.
Dans le domaine de l'hébergement, les hôtes sur Airbnb bénéficient d'une « garantie » fournie par Lloyd's et Zurich Insurance. Si celle-ci permet une indemnisation des éventuels dégâts occasionnés dans un logement, elle ne peut se substituer à l'indispensable assurance habitation, sans compter que le montant du dédommagement, qui tient compte de l'usure estimée du bien, peut être insignifiant.
Des formules à la journée voient même le jour. La start-up Valoo (ex-CBien) a ainsi lancé avec une filiale de la Maif la première « assurance à la demande » contre le vol, la casse ou l'oxydation. Activée et désactivée instantanément grâce à une application, c'est une solution efficace pour assurer des appareils électroniques, instruments de musique, etc., le temps d'un déplacement par exemple (une journée, un week-end, un mois…).
Julien Maldonato, associé au sein du cabinet Deloitte, pense également à « un système d'assurance collaborative, où un pot commun serait alimenté par tous fin d'indemniser certaines victimes de sinistres suivant des règles précises ».