Ces dernières années, le coût des arrêts maladie affiche une tendance haussière. D’après la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM) qui est chargée d’en payer les frais, cette augmentation constante est liée de près avec le recul de l’âge de la retraite qui s’est vu prolongé à 62 ans suite aux réformes d’il y a quatre ans.

Les réformes des retraites font grimper le coût des arrêts maladie

Le recul de l'âge à la retraite aurait des conséquences sur la santé des travailleurs. Du moins c'est ce qu'affirment 35% des 200 000 individus interrogés par la Confédération française démocratique du travail (CFDT) lors d'une enquête en mars 2017, malgré leur détermination à travailler.

La CNAM (Caisse Nationale d'Assurance Maladie) se tient également sur cette position si l'on se réfère à son dernier rapport qui annonce une augmentation constante du coût des arrêts maladie. Il se trouve en effet qu'en quatre ans, celui-ci a grimpé à plus de 13%. D'après cet organisme, cette situation est influencée par l'état de santé des seniors en activité dépassant la soixantaine.


Les salariés âgés sont vulnérables

Avec l'âge, les travailleurs sont de plus en plus vulnérables face aux différentes maladies, à la fatigue ou aux contrecoups physiques. Et cette tendance se fait ressentir encore plus auprès des individus actifs dépassant 60 ans si l'on croit les constats de la CNAM.

Le point de vue de Jacques Battistoni, le président du syndicat des médecins généralistes en France, va aussi dans ce sens :

« On constate également une augmentation de la souffrance au travail qui touche particulièrement les seniors qui se manifestent par un manque de sens dans son activité, une inadaptation aux nouvelles pratiques ».

Ce dirigeant de MG France a même ajouté que ces derniers sont les plus touchés par les syndromes de stress, d'états dépressifs ou d'anxiétés aigus qui se traduisent par des arrêts maladies de longue durée.

Salariés plus âgés rime avec coût élevé des arrêts maladie

Suite aux réformes de la retraite, un travailleur ne peut cesser ses activités professionnelles qu'à l'âge de 62 ans.

D'après les constats de la CNAM, ce dispositif n'est pas sans impact sur le coût des arrêts maladie puisqu'il lui a valu 7,1 milliards d'euros rien qu'entre 2013 et 2016 en incluant les congés de maternité. Soit une hausse significative de ses dépenses à hauteur de 13,4% si l'on se réfère à celles des années précédentes qui étaient évaluées à 6,1 milliards d'euros.


C'est d'ailleurs la Sécurité sociale qui en paye le prix fort puisque le montant des Indemnités journalières (IJ) qu'elle doit verser a progressé de 4,6%.

Cette situation serait le résultat des arrêts maladie devenus plus longs, généralement enregistrés auprès des personnes âgées encore en activité. Ainsi, les vieux salariés coûtent plus cher à l'assurance-maladie puisqu'avec cette classe d'âge, la durée moyenne de l'arrêt de travail s'élève à 76 jours contre 33 jours pour la majorité. À eux seuls, ces dernières représentent près de 8% des montants indemnisés en 2016 si ce ratio était à 4,6% six ans plus tôt. À la CNAM d'expliquer :

« L'une des tendances de fond sur la période est la croissance de la place des personnes de 60 ans et plus dans les arrêts maladie ».

De leur côté, les entreprises risquent aussi de payer une partie des frais dès la rentrée si l'on tient compte du plan de transformation de la santé prévu par le gouvernement. Ce qui obligerait les employeurs à prendre en charge le remboursement des « IJ » ne dépassant pas huit jours afin de permettre aux caisses d'assurance maladie d'économiser 900 millions d'euros.