D’après le constat de la CNAM (Caisse nationale d’assurance maladie), le coût des arrêts maladie a connu une hausse considérable en trois ans. La réforme apportée à la retraite, qui porte l’âge légal de départ de 60 à 62 ans, semble expliquer cette augmentation. Ces congés sont désormais plus longs si, en revanche, leur nombre a diminué.

Le départ en retraite à 62 ans est la cause de l’augmentation des arrêts maladie

L'Assurance maladie révèle une forte augmentation du coût des arrêts maladie en trois ans. Ces congés se sont allongés de quelques jours de plus que la moyenne. Et les effets de cet allongement se ressentent particulièrement au niveau de la CNAM malgré que les actifs soient moins nombreux à prendre ces jours non travaillés pour cause de maladie.

La réforme à la retraite, qui porte l'âge légal de départ en cessation d'activité à 62 ans, est pointée du doigt. Ces arrêts de travail concernent en effet les plus âgés des actifs. Les transformations à venir ne semblent pas en être la solution puisque le gouvernement prévoit d'apporter un nouveau recul de l'âge minimum pour partir à la retraite.


Forte hausse du coût des arrêts maladie

Selon l'Assurance maladie, la hausse du coût des arrêts s'est élevée à 13,4% entre 2013 et 2016. La somme de ces congés est de ce fait passée de 6,3 à 7,1 milliards d'euros. Dans son constat, la CNAM a relevé un allongement de la durée des jours non travaillés pour cause de maladie contre une diminution de leur nombre. C'est pourquoi ils sont aujourd'hui plus onéreux.

Cette entité dénonce les réformes apportées à la retraite comme étant à l'origine de cette augmentation. Cela concerne notamment la décision prise en 2010 qui portait l'âge légal de départ en cessation d'activité de 60 à 62 ans. Ce qui a amené vers une progression du taux d'activité des plus âgés depuis quelques années.

Dans les détails, le taux d'activité des 55 à 64 ans est passé de 41,7% durant les trois premiers mois de 2010 à 54,1% aux trois derniers de 2016. Travailler plus longtemps semble avoir des effets peu profitables sur la santé des travailleurs et donc sur les caisses de l'Assurance maladie.

Sauf que les arrêts de longue durée touchent principalement les personnes âgées de plus de 60 ans. Ces dernières représentaient 4,6% des indemnisations en 2010. Six ans plus tard, ce ratio s'est élevé à 7,7%.


Ces arrêts sont deux fois plus longs que la moyenne

En moyenne, ces congés sont de 76 jours, soit multipliés par deux de la moyenne de tous les salariés en 2016, qui affiche une moyenne de 33 jours. Cependant, les seniors sont pour le plus souvent mieux rémunérés que les autres catégories d'actifs. Les sommes indemnisées par la caisse d'assurance maladie s'avèrent par conséquent tout aussi exorbitantes.

Le pouvoir public risque très particulièrement d'en subir les effets étant donné qu'il projette de mettre en place ces transformations dès la rentrée. Tout en sachant que la réforme des retraites impliquait encore un nouveau recul de l'âge légal du départ.