Confronté à de nombreux obstacles, Uber cherche une issue de secours et s’offre un virage stratégique en se focalisant sur la réorientation de son modèle économique basé sur la location de voiture de transport avec chauffeur (VTC). Cette plateforme américaine mise désormais sur les deux-roues pour remonter la pente suite à une succession d’échec.

Uber délaisse ses VTC pour les deux-roues

Pour Uber, 2018 n'est décidément pas une année fructueuse. Rien que pour le second trimestre, le groupe a essuyé une perte évaluée à 891 millions de dollars. Il doit également faire face aux boycotts effectués à son encontre dans la plupart des grandes villes et pays où il exécute ses activités principalement concentrées sur la location de VTC.

Ainsi, face à ces différentes entraves, cette entreprise américaine tente de se frayer un chemin en investissant dans les deux-roues sans pour autant abandonner totalement ses quatre-roues. D'après le PDG de l'enseigne, cette nouvelle orientation devrait constituer un projet majeur sur le long terme.


Le VTC perd progressivement du terrain

Si Uber est parvenu à la conclusion de réorienter son modèle économique, c'est parce que son activité principale qu'est la location de VTC perd progressivement du terrain. Et ce, un peu partout dans les grandes villes et les pays où il opère.

En effet, le groupe a été contraint de quitter la Hongrie, la Bulgarie et le Danemark suite à une législation interdisant l'utilisation de voitures de transport avec chauffeur.

Il a aussi perdu la Turquie au mois de juin dernier après avoir été chassé par le président turc Recep Tayyip. Ce dernier a préféré choisir les taxis d'Instanbul qui ont inlassablement protesté contre la prolifération des VTC sur leur territoire.

À Londres, l'enseigne s'est vu retirer sa licence durant une certaine période avant de la récupérer récemment. Et pas plus tard qu'en août 2018, New York s'y est également prise en mettant en suspension les autorisations pour un an. Cette ville américaine impose même une condition en prime en exigeant un salaire minimum pour les chauffeurs dans l'éventualité où elle décide de revenir sur sa décision.

Un repli stratégique

En délaissant ses VTC pour se concentrer sur les deux-roues comme les vélos, les scooters électriques et les trottinettes, Uber fait preuve d'un repli stratégique qui le propulse dans ses projets d'avenir. Du moins, ce que laisse entendre Dara Khosrowshahi, le PDG de l'enseigne :


À court terme financièrement, ce n'est peut-être pas une victoire pour nous, mais stratégiquement, à long terme, nous pensons que c'est exactement ce que vers quoi nous devons aller.

Ainsi, pour mettre son dessein à exécution, Uber dispose de vélos électriques en libre-service, grâce au rachat de Jump Bikes, l'unique startup disposant de la licence accordée par la SFMTA (autorité des transports de San Francisco). Un laissez-passer qui lui permet actuellement d'opérer dans huit villes américaines. Dès la rentrée, l'Allemagne profitera également de cette activité en commençant par Berlin.

Depuis le 22 juin 2018, Uber tente aussi de laisser son empreinte sur le territoire français en introduisant les trottinettes électriques Lime en location à Paris suite à une collaboration avec Google. Grâce à ce partenariat à double sens, les réservations peuvent s'effectuer via l'application d'Uber, mais également celle de Lime.

En se lançant dans ces projets, l'objectif d'Uber est de répondre aux attentes des utilisateurs. Au responsable de la recherche et de la politique du groupe d'expliquer :

Nous sommes toujours à la recherche d'options pour rendre le transport abordable et plus accessible aux gens.

Et comme il l'a fait avec ses VTC en souscrivant à une assurance auto, Uber garantira également la sécurité de sa clientèle en accédant à un contrat spécifique répondants aux usages des deux-roues.