Un arrêté municipal enjoigne la population de la ville de Nogent-sur-Marne d’utiliser une laisse de moins de 1,50 mètre lors des promenades de chiens. Cette décision, prise à la suite d’un cas isolé d’agression, est fort mal accueillie par les amoureux de la race canine. Bon nombre de ces derniers estiment que le danger viendrait plutôt de cette restriction de liberté.

L’interdiction des laisses longues ou à enrouleur soulève de nombreuses questions

Le mois dernier, un Stafforfshire Bull Terrier agresse un Bichon maltais à Nogent-sur-Marne. Ce qui conduit le maire de la ville à prendre une décision interdisant la promenade de chien avec une longue laisse, voire à enrouleur.

Dorénavant, les cordons de moins de 1,50 mètre sont de rigueur, sous peine d'amende tandis qu'une muselière est requise si l'animal est qualifié de dangereux.

Les désapprobations ne se font pas attendre. Cette nouvelle réglementation pénalise effectivement tous les chiens de la ville, et même de toute la France au cas où son application s'étendrait alors qu'il s'agissait d'un cas isolé. Une éducatrice canine appréhende même d'autres agressions du fait de la frustration qui en sera engendrée.

De nouvelles règles pour les chiens de Nogent-sur-Marne

Nogent-sur-Marne en Val-de-Marne a été le théâtre d'une agression entre deux chiens, le 11 août dernier. Sur la terrasse d'un restaurant, un Bichon maltais a été attaqué par un Staffordshire Bull Terrier.
Sauvée in extremis par un vétérinaire, la victime a eu la mâchoire fracturée et le palais décollé tandis que sa maîtresse a dû subir deux points de suture à cause d'une morsure à la main.


La décision du maire, Jacques J.P. Martin a été radicale. Via un arrêté, les laisses longues (dépassant 1,50 mètre) et les liens à enrouleur seront désormais interdits pour tous les chiens de sa commune.

Toute infraction est passible d'une amende s'élevant à 38 euros. En outre, le port d'une muselière est aussi exigé pour les molosses de catégorie 1 et 2 mais aussi pour toutes les races jugées dangereuses.

Interviewé par le Parisien, Jacques J.P. Martin soutient son initiative en ces termes :

« Si la propriétaire du Staffy n'avait pas utilisé une laisse à enrouleur, elle aurait pu maîtriser son chien ».

Une interdiction qui pourrait être risquée

Les nouvelles réglementations soulèvent de nombreuses questions auprès de la population. Il faut dire que les chiens « assimilés dangereux » sont rares en Nogent-sur-Marne, sans parler de l'incident du mois dernier qui a été un cas isolé.

L'on se demande si toute la race canine de la ville mériterait d'être toute pénalisée, d'autant que les primes d'assurance chien sont déjà assez conséquentes. Pour Chloé Fesch, éducatrice et formatrice chez Canidélite par Nature de chien :

« La maîtresse doit être responsable de son chien et ne devrait pas rester dans une situation potentiellement dangereuse pour elle, son chien ou les autres. Peut-être qu'elle aurait dû lui mettre une laisse plus courte, mais elle devrait surtout entreprendre un travail avec son chien ».

Les amoureux de la race canine s'interrogent alors sur le véritable intérêt de l'arrêté étant donné qu'à défaut de pouvoir dépenser leur énergie et de s'ébattre, les chiens pourront être amenés à devenir plus agressifs et de ce fait dangereux.


Certes, les laisses longues ou à enrouleur offrent moins de maîtrise qu'une laisse classique de 1,20 mètre. Mais ils rendent les animaux plus libres de leur mouvement.

Chloé Fesch affiche sa position face à la rigueur de l'arrêté municipal :

« Cela ne réglera pas le problème de ce chien. Puis, si les chiens ne peuvent pas être lâchés et qu'en plus, leurs sorties se font en laisse courte, ils vont être encore plus frustrés, et alors ce type de comportement sera encore plus difficile à gérer. Le risque est une agression redirigée sur la maîtresse par excès d'énervement ».