La santé au travail fera partie des priorités du gouvernement cette année, à en croire les promesses du président Macron sur l’éventualité de l’intégrer dans un projet de loi pour 2019. Par ailleurs, une cellule régionale dédiée au renforcement de la prévention doit être tenue. Cela en vue de mieux anticiper les risques psychosociaux.

Pour répondre au souhait d'Emmanuel Macron de se focaliser sur la santé au travail afin de présenter un projet de loi y afférent pour l'année prochaine, un document intitulé « Santé au travail : vers un système simplifié pour une prévention renforcée » vient d'être édité à l'issue d'une cellule régionale dédiée à ce thème.
Il faut dire qu'en dépit des ressources disponibles au niveau des entreprises, la santé au travail part néanmoins à vau-l'eau. Avec la mise en place d'un nouveau système plus compact et plus efficace, les risques psychosociaux seront désormais mieux maîtrisés.
Plusieurs mesures seront aussi prises pour optimiser la motivation des employeurs, mais aussi revaloriser la fonction des médecins du travail.
Un remodelage pour plus d'efficacité
À l'heure actuelle, tous les moyens nécessaires à la prévention des risques de santé au travail sont à la disposition des employeurs volontaires. Entre autres, la médecine du travail, l'assurance maladie, les cabinets de conseils et les diverses documentations. Or les entreprises arrivent à peine à s'en sortir faute de cohésion entre les ressources.
C'est la raison pour laquelle une révision du système de prévention s'impose à l'issue de laquelle les sociétés peuvent s'adresser à une structure régionale de prévention.
Il faut savoir que jusqu'ici, les concernés se limitent au remplissage de paperasses visant notamment à identifier les risques, parce que la loi les y oblige. La véritable démarche de prévention est, de ce fait, laissée en plan.
Le nouvel acteur régional contribuera à l'élaboration de vraies stratégies pour anticiper les risques prioritaires. Étant principalement chargé de la prévention, il disposera d'une équipe pluridisciplinaire consacrée aux risques psychosociaux. Le salarié pourrait alors se confier à elle lorsqu'il se trouve dans une « situation de travail pathogène ».
D'autres mesures sont aussi à prendre
L'initiative du gouvernement de se pencher davantage sur la prévention est fortement attendue. Quoi qu'il en soit, il existe toujours de mauvais éléments qui rechignent à adapter leur organisation avec le nouveau système établi. Or, un minimum de volontariat est requis pour que cela marche.
Car les bonus-malus de cotisations en cas de maladie professionnelle ou d'accident de travail n'y changent rien. D'autant que les salariés disposent d'une couverture maladie, et quelques-uns ont même un contrat d'assurance décès.
Il faut alors que les employeurs soient conscients de l'impact de leur engagement. D'où la nécessité de rendre plus évidents les liens entre les sinistres et les cotisations versées. La structure régionale doit aussi intervenir avant que les sanctions ne tombent (reconnaissance en maladie professionnelle ou condamnation aux prud'hommes).
Par ailleurs, les médecins du travail jouent un rôle important dans la prévention. La modernisation de leurs outils permettra, de ce fait, de revaloriser leur fonction.
Ils doivent effectuer des suivis plus rapprochés des patients présentant des risques de « désinsertion professionnelle » (comme le personnel aidant, par exemple). Outre cela, l'introduction de la télémédecine et les échanges entre confrères généralistes sont aussi importants.