Selon une étude menée récemment en Suisse, en matière d’assurance auto, les assureurs helvétiques appliquent des tarifs différents en fonction de la nationalité, du sexe ou encore de l’âge du souscripteur. Conséquence : certains profils se retrouvent contraints de payer 16 fois plus cher pour le même type de couvertures. Une pratique jugée discriminatoire.

Certains profils sont plus à risque que d'autres
Les compagnies d'assurance assument entièrement le fait de ne pas mettre leurs clients sur le même pied d'égalité et justifient ceci par les statistiques.
Si les jeunes conducteurs de 20 ans et les étrangers sont aujourd'hui lourdement taxés en matière de primes d'assurance auto, c'est parce que les données chiffrées montrent qu'ils sont les plus susceptibles de provoquer un accident. À ce titre, ils sont considérés comme des profils à risque.
Par exemple, chez Smile Direct, un automobiliste étranger dans la vingtaine paie une prime de 4 800 CHF pour bénéficier de l'assurance obligatoire RC, contre seulement 300 CHF pour un quadragénaire suisse.
Les années d'expérience au volant ainsi que le sexe demeurent également des critères déterminants dans le calcul du montant de la cotisation.
À garantie et véhicule équivalents (la Skoda Octavia a été retenue dans l'étude), un homme et une femme ne font pas l'objet d'un même traitement. Toutefois, l'écart de prix est bien moins significatif que pour un étranger par rapport à un citoyen suisse, ou encore pour un jeune par rapport à un quadragénaire.
Les montants des primes diffèrent d'une compagnie à l'autre
Les 11 compagnies d'assurance analysées dans le cadre de cette étude n'ont pas forcément les mêmes méthodes de calcul et, bien que des différences de tarif soient constatées entre les profils pour chacune d'elle, celles-ci disposent de leurs propres grilles d'évaluation pour définir le niveau de risque de leurs clients.
Par exemple, Generali ne fait pas de distinction de nationalité. Allianz semble la compagnie la plus adaptée aux jeunes souscripteurs alors qu'Elvia convient le mieux aux seniors de plus de 80 ans. Pour les assureurs TCS, la Bâloise et la Zurich, les années de conduite ne sont pas des facteurs rédhibitoires, ce qui est une bonne nouvelle pour les jeunes automobilistes.
Cette disparité de prix entre les compagnies s'explique par la concurrence, mais également par le fait que chaque compagnie utilise ses propres données statistiques.