La réduction des émissions de CO2 est une réelle priorité. Cependant, l’Association des constructeurs automobiles européens (ACEA) s’interroge sur la politique menée par l’Union européenne sur ce plan. En effet, les objectifs que celle-ci a instaurés pour l’horizon 2030 ne seraient-ils pas trop ambitieux, au risque de menacer certains domaines comme l’emploi ?

L'Association des constructeurs automobiles européens (ACEA) s'inquiète de l'impact de la réduction des émissions de CO2 sur l'économie. D'après cette association, l'Union européenne a placé la barre tellement haute, si bien que la mobilité électrique deviendra une menace pour les emplois.
Avec une plus grande électrification du parc automobile, les équipementiers verraient leurs commandes de pièces baisser de 38% environ.
Vu l'importance de cette réduction des gaz à effet de serre émis par les transports, l'ACEA préconise alors d'adopter un rythme « gérable » afin que la transition puisse s'effectuer et pour que les entreprises puissent s'adapter.
Moins de main d'œuvre et de pièces mécaniques
L'ACEA a publié un communiqué le mardi 4 septembre 2018, concernant l'objectif de l'Union européenne de réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre dues aux transports d'ici 2030.
Ladite stratégie vise donc à réduire considérablement la production de véhicules à moteur thermique. L'aspect qui n'a pas été assez étudié, c'est l'impact que cela aurait sur l'économie.
Entre autres, il faut rappeler que les voitures électriques nécessitent moins d'interventions mécaniques en matière d'entretien. De plus, les remplacements de pièces mécaniques sont moindres. En somme, la transition vers une mobilité propre s'accompagnera d'une baisse des besoins en pièces mécaniques et en main d'œuvre, diminuant ainsi les commandes des équipementiers ainsi que le chiffre d'affaires des garages.
Des emplois menacés
Si ce rythme de mutation vers la mobilité électrique se maintient d'ici 2030, cette situation entraînera la mise au chômage de millions de personnes. Il ne faut pas oublier en effet que l'industrie manufacturière est composée à 11% par l'industrie automobile.
L'ACEA a alors invité l'Union européenne à s'orienter vers une transition plus souple afin de ne pas pénaliser l'économie :
L'ensemble de la chaîne d'approvisionnement automobile européenne devra se transformer à un rythme gérable, protégeant ainsi l'emploi et la viabilité à long terme du secteur.
Le 10 septembre dernier, le Parlement européen a tout de même voté pour le maintien de ce renforcement des mesures concernant la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
En revanche, il est important de rappeler que cette transition ne saurait être plus profitable pour les consommateurs : leur voiture électrique serait alors plus fiable et nécessite peu de pièces, en plus de leur faire bénéficier d'une assurance auto moins onéreuse, même s'il s'agit d'une assurance tous risques.