À Montréal, une série d’accidents graves frappant les piétons incitent les responsables de la circulation routière ainsi que les résidents à trouver une solution pour protéger les personnes habitant dans les grandes villes canadiennes. Cette situation n’est pas un cas isolé. En effet, la Société de l'assurance-automobile du Québec (SAAQ) affirme que le nombre d’accidents mortels de piétons a connu une légère hausse ces dernières années.

Les autorités montréalaises prennent des mesures pour stopper les accidents mortels de piétons

La semaine passée, pas moins de deux piétons ont perdu la vie à cause d'accidents de la route à Montréal. Alors que de nombreuses études prouvent que le niveau de sécurité dans les villes du Canada n'a jamais été aussi élevé, de plus en plus de piétons périssent dans ce type d'incident.

La SAAQ avance même que le nombre d'accidents ayant provoqué le décès de piétons s'est légèrement accru ces dernières années.

Si plusieurs faits sont à l'origine de ce phénomène, l'augmentation du nombre de voitures en circulation en est la principale raison. Face à cette situation, les autorités montréalaises réfléchissent à des solutions pour protéger efficacement les citoyens.


Des chiffres en hausse

La mort d'une octogénaire à la suite d'un accident de la route survenu la semaine dernière dans l'arrondissement Saint-Laurent a alerté les autorités montréalaises. Depuis le début de cette année, il s'agit du quatorzième accident mortel ayant impliqué un piéton sur l'île de Montréal.

Selon la SAAQ, ce type d'incident est en hausse ces dernières années. En effet, 69 piétons ont perdu la vie en 2017 au Québec, contre 63 pour l'année précédente. Par ailleurs, le nombre de piétons décédés ont augmenté de 25% de 2012 à 2016.

Les autorités déploient plusieurs mesures

Montréal prévoit une consultation publique le 24 septembre prochain afin de mettre fin aux accidents graves de piétons sur la route. Parallèlement à cette démarche, la police de la ville a mis en œuvre une campagne pour les sensibiliser à respecter entre autres les feux de circulation.

Ces mesures ne sont cependant pas suffisantes selon Marie-Soleil Cloutier. La spécialiste en sécurité routière à l'INRS estime en effet que des changements d'infrastructures doivent être opérés et l'application des lois doit être révisée pour réduire efficacement les accidents de la route. Toujours selon l'experte :

La vitesse des véhicules, l'élargissement des trottoirs, le synchronisme des feux de circulation sont des moyens auxquels les autorités peuvent réfléchir.

Ou encore :

Il faut modifier la géométrie du réseau routier pour s'assurer que les conducteurs empruntent les rues de quartier de quartier à des fins locales.

En raison de sa fragilité comparée aux voitures, le piéton fait l'objet d'une protection particulière par la loi. Ainsi, en cas d'accident impliquant un véhicule terrestre à moteur, sa responsabilité est rarement engagée.

Par ailleurs, si le piéton meurt et s'il a souscrit à une assurance décès, certaines compagnies d'assurance ou banques doublent le capital versé au bénéficiaire de l'assurance.


Les défis à relever pour diminuer le nombre de décès

Sylvain Dubois, un responsable auprès du SPVM, avance pour sa part que les conducteurs et les victimes ont la même part de responsabilité. Selon ce dernier, les piétons sont inattentifs et distraits par leur téléphone portable si bien qu'ils sont plus vulnérables aux accidents.

Par ailleurs, les personnes âgées sont les plus exposées aux collisions mortelles, en raison de la lenteur de leurs réflexes. Le vieillissement de la population constitue ainsi un autre défi majeur.