Une étude portant sur l’espérance de vie des patients atteints de troubles mentaux révèle que ces personnes meurent plus tôt que le reste de la population. En effet, les données ont été comparées avec celles des personnes soumises au régime général de la Sécurité sociale. Le constat est alarmant et presque révoltant, d’autant plus que les personnes psychiquement fragiles sont confrontées à un risque surélevé de mortalité.

Suivi insuffisant pour les malades psychiques en France

Les personnes souffrant de troubles psychiques vivent 16 ans de moins que les détenteurs d'assurance-maladie de la Sécurité sociale. Les chiffres proviennent de l'Institut de recherche et de documentation en économie de la santé (IRDES). Il ne manque pas de mentionner les causes de décès les plus récurrentes, dans son rapport.

Outre le suicide, les maladies cardiovasculaires et les cas de cancer entraînent la mort prématurée des patients suivis par les psychiatres. Les médicaments prescrits y sont-ils pour quelque chose ? Les facteurs de mortalité doivent être sérieusement étudiés afin d'améliorer la prise en charge de ces malades psychiques.

58,6 ans pour les femmes et 9,7 ans de moins pour les patients de sexe masculin

Parmi les troubles psychiques figurent les troubles de l'humeur, les troubles de la personnalité borderline et les troubles bipolaires. Les personnes dépressives sont également considérées comme étant des malades psychiques.


Sachant que ces troubles peuvent être accompagnés par d'autres maladies apparentées, l'espérance de vie des patients atteints de pathologies mentales régresse de 12,9 ans chez les femmes. En revanche, la gent masculine vit 16,4 ans de moins que les personnes soumises au régime général de la Sécurité sociale.

Le suicide constitue le troisième facteur de décès avec les chutes mortelles

57% de personnes maniaco-dépressives sont décédées après avoir mis fin à leur vie. Toujours est-il que les patients bipolaires ont 15 fois plus de risque de se donner la mort. Le suicide est également à l'origine de 40% de décès chez les autres malades.

Ils manifestent, à bien des égards, des comportements à risque, d'autant plus qu'ils tendent à consommer davantage d'alcool et de stupéfiants. Ne doivent-ils pas bénéficier d'une assurance santé, plus que n'importe quelle catégorie de patients ?

Pour les personnes atteintes de névrose et souffrant de dépressions, les tumeurs malignes causent 26% des décès, contre 20% pour les pathologies cardiovasculaires. Les affections de l'appareil respiratoire ne sont pas en reste.

Un taux de mortalité cinq fois supérieur à celui de la population générale

Chez les malades psychiques, le nombre de décès est 2 à 5 fois plus élevé que chez le reste de la population. En outre, les cas de mort prématurée sont quatre fois moins que chez les bénéficiaires de l'Assurance maladie. 28% de patients suivis en psychiatrie perdent la vie avant 65 ans.

Bon nombre de malades tentent de lutter contre la dépendance au tabac, en plus de prendre des traitements pour soulager leurs troubles. En effet, 73% d'entre eux qui prennent des psychotropes meurent prématurément. Outre les drogues dures, il peut s'agir de médicaments servant à réguler l'humeur ou d'anxiolytiques. 43% des personnes suivies pour des troubles psychotiques décèdent également de la même manière.