Concurrence avec le géant américain des services informatiques Google, obligation de transparence en termes de prix, besoin de diversification… tels sont les challenges qui jouxtent le quotidien des comparateurs des prix. Si les sites généralistes sont les plus exposés, les comparateurs de crédits et les spécialistes de la comparaison des offres d’assurance sont aussi soumis aux impératifs du marché. Tous doivent se conformer à la loi pour une République numérique.

Les comparateurs de prix face à de nombreux défis

Une plateforme généraliste voit ses ventes baisser de moitié en l'espace de cinq ans et est contrainte de licencier des employés dans de nombreux pays. Pour cette raison, elle a déposé une requête devant le tribunal de Commerce l'année dernière. La diversification constitue-t-elle un moyen de survie ? Toujours est-il que la prétendue concurrence déloyale menée par Google, qui accapare actuellement 98 % de part de marché, touche également les comparateurs spécialistes.

Les acteurs œuvrant dans le secteur du tourisme et du voyage se sentent menacés par l'arrivée de Google Flight. Mais ce n'est pas tout. Les professionnels de la comparaison de prix doivent également faire preuve de transparence, quant aux contenus intégrés dans leur site, comme le prévoit la loi régissant la consommation.


Quand le concurrent Google déstabilise les acteurs

Si plus de 5 millions de visiteurs se connectent chaque mois sur un comparateur, celui-ci est censé instaurer une charte de bonnes pratiques. Son application consistera par exemple à respecter certaines exigences de transparence. En effet, les plateformes de comparaison de tarifs doivent préciser si un éventuel accord a impacté le positionnement des contenus. Les critères justifiant le classement des contenus doivent aussi être explicités, tout comme les conditions de rémunération de leur site.

Alors que les obligations de transparence se renforcent pour les acteurs du secteur, les comparateurs de prix doivent affronter la concurrence et conclure des alliances pour rester sur le marché.

Les comparateurs spécialistes attirent davantage de Français

74 % de la population française comparent les offres d'assurance sur les plateformes dédiées, pour le plus grand bonheur des géants du secteur. Tout comparateur assurance doit mettre en place une stratégie de diversification, afin de maintenir un haut niveau de croissance, d'autant plus que les plateformes généralistes sont concurrencées par Google Shopping. La part de marché du comparateur de prix de Google s'élève actuellement à 98 %.

Même s'ils se sont spécialisés, certains comparateurs conçus par les voyageurs et les vacanciers ne sont pas non plus à l'abri. Google Flight s'est imposé sur le marché il y a sept ans. À cette menace s'ajoute la pression des autorités régulatrices du marché. Par exemple, 45 avertissements ont été envoyés à ces comparateurs en 2017, parce qu'ils n'ont pas affiché le tarif final des prestations et des produits sur leur site. C'est ce qui ressort d'une étude de 157 acteurs du marché.


Un avenir incertain pour les comparateurs généralistes

19 comparateurs ont porté plainte contre Google, au motif de la concurrence déloyale, Google Shopping étant propulsé au sommet des résultats de recherche. Ainsi, les autres plateformes ne détiennent que 2 % de part de marché, en plus de devoir payer pour être référencée par Google. Il en ressort que le géant américain a dû s'acquitter de 2,4 milliards d'euros de pénalités. La Commission européenne a également exigé de la firme, des solutions pratiques au bénéfice des acteurs lésés.

Les effets de l'application des correctifs se font attendre. Pendant ce temps, maintes plateformes américaines et européennes ferment leur porte. Certains acteurs entament un processus de fusion-acquisition pour continuer à exercer leurs activités, malgré la décélération de leur chiffre d'affaires.