La précarité d’une personne la démunit souvent d’une couverture santé alors qu’elle pourrait en avoir grandement besoin. Avec le Pass, un patient pourra sans condition bénéficier d’un accompagnement pour l’ouverture de ses droits. La ville de Saint-Denis se penche sur le cas de ses habitants les plus défavorisés en mettant en avant ce dispositif et tous les avantages qui en découlent, dans ses centres de santé municipaux.

L'accès aux soins de santé requiert généralement une adhérence auprès d'un assureur maladie ou d'une mutuelle. Ce qui exclut automatiquement les familles précaires. Le Pass ou Permanence d'accès aux soins de santé permet de passer outre cette exclusion, sauf que sa portée n'est pas encore très étendue.
Cette solution est d'autant plus quasiment méconnue par la population concernée malgré le nombre d'atouts qu'elle présente. Si ce dispositif existait depuis près de deux décennies, une poignée de villes seulement le propose dans leurs CMS (centres de santé municipaux), entre autres Saint-Denis en Île-de-France. Les services de soins dans cette localité en seront réformés.
Le Pass, pour l'inclusion à la santé des personnes précaires
L'Assurance maladie rembourse certaines dépenses en matière de soins pour recouvrer la santé. À défaut d'une couverture intégrale, la souscription à d'autres complémentaires est nécessaire. Se faire soigner requiert donc un budget spécifique. Ce qui est plus compliqué pour les ménages dont les revenus sont modestes, voire très limités.
Le Pass ou Permanence d'accès aux soins de santé est par définition une solution permettant de bénéficier, sans condition, de traitements appropriés. Les hôpitaux ont commencé à le proposer vers la fin des années 90. Il doit son efficacité à l'accompagnement des patients tout au long du processus d'ouverture de leurs droits auprès de l'Assurance maladie. Comme le rassure l'adjointe du maire à la santé, Élisabeth Belin, dans ces propos :
« C'est un dispositif efficace qui marche. On a obtenu de très bons résultats ».
Les soins mis à part, d'autres soutiens sont accordés à ceux qui en ont besoin, notamment :
- L'éligibilité à la CMU (Couverture médicale universelle) ;
- L'accès à l'ACS (l'Aide à la complémentaire santé) ;
- Une AME (Aide médicale d'État) pour les étrangers résidant en France ;
- Une simplification du renouvellement de droits ou d'une carte européenne.
La ville de Saint-Denis vole au secours des démunis
La portée du Pass reste depuis plusieurs années au niveau des hôpitaux. En effet, quelques villes seulement le proposent dans leurs centres de santé municipaux. C'est en 2014 qu'il devient disponible dans les CMS de Saint-Denis en Île-de-France. Ce retard est toutefois comblé par la possibilité de profiter d'un financement prodigué par l'ARS (Agence régionale de santé).
Quelque 1 500 personnes ont pu être accompagnées depuis son instauration. Il faut savoir que près du trois quarts d'entre elles avaient grand besoin d'être soignées à cause de leur état de santé, mais ne prévoyaient aucunement d'entamer une démarche pour bénéficier de leurs droits auprès de la caisse d'assurance maladie. Les résultats affichés dans le rapport de la municipalité, en septembre dernier, sont encourageants :
« 68% ont bénéficié d'une aide à l'ouverture des droits. […]. Aujourd'hui, plus de 900 personnes sont sorties du parcours Pass de la Ville avec des droits ouverts. Début 2019, le dispositif sera élargi dans un 4e CMS, à la Plaine ».
Outre la promptitude du traitement des demandes (six fois plus rapide qu'auprès de l'Assurance maladie qui dure 6 mois), l'extension du dispositif touchera bientôt les PMI (centres de Protection maternelle et infantile). À Élisabeth Belin d'expliquer :
« Aujourd'hui, 30 % des femmes enceintes qui sont suivies en PMI n'ont pas de droits. C'est un chiffre effarant ».