L’avant-projet de loi d’orientation des mobilités a été publié le 17 octobre dernier. Dans ce document, il apparaît que le gouvernement prévoit d’instaurer des péages urbains aux portes des grandes villes. L’objectif est clair : il faut alléger la circulation dans ces localités, mais aussi limiter la pollution issue des transports.

Le projet d’instaurer des péages aux entrées des centres-villes ne fait pas l’unanimité

Il n'est pas certain que les mesures comprises dans l'avant-projet de loi d'orientation des mobilités fassent l'unanimité auprès des Français. Dans ce document, publié récemment, le gouvernement prévoit entre autres d'instaurer des péages au niveau des entrées des grandes villes. Il faut savoir que les avantages seraient nombreux, certes, pour ne citer que la réduction de la pollution et des embouteillages dans les centres-villes.

Cependant, il n'est pas sûr que les automobilistes reçoivent cette mesure avec allégresse. D'ailleurs, la maire de Paris, Anne Hidalgo, a déjà donné son opinion : elle s'oppose à ce projet qui pourrait être clivant.

Limiter la circulation dans les centres-villes

Dans de nombreuses grandes villes dans le monde, l'instauration des péages aux portes des centres villes a permis une réduction massive du trafic urbain. En 2014, l'Ademe avait publié les résultats d'une étude portant sur le sujet, avec des exemples chiffrés :

- Milan, qui a réduit sa circulation de 15 % dès la première année, c'était en 2008 - Londres, qui a réussi à réduire son trafic urbain de 16 % entre 2002 et 2007 - Singapour, qui a entamé l'instauration des péages urbains dès 1975, et qui a réduit son trafic de 45 % 16 années après

Pour le gouvernement français, il s'agit d'une mesure particulièrement efficace pour réduire le flux de véhicules dans les grandes villes. Cependant, elle est également destinée à réduire massivement les émissions de gaz à effet de serre liées aux transports dans ces milieux urbains. Voilà autant de raisons qui ont fait que cette mesure soit intégrée dans l'avant-projet de loi d'orientation des mobilités.

La région Île-de-France et la mairie de Paris s'y opposent

Faire payer les automobilistes pour accéder aux centres-villes en voiture, cela pourrait être clivant. Voilà les propos tenus par la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse :

Cela couperait la région en deux en accroissant la fracture sociale et territoriale. Les Franciliens les plus défavorisés sont déjà discriminés car ils ont souvent des véhicules anciens et n'ont pas la bonne vignette Crit'Air pour circuler dans Paris.

La maire de Paris, Anne Hidalgo, abonde également dans ce sens :

Je ne veux pas mettre un péage qui serait strictement une barrière financière, ceux qui peuvent payer pourraient rentrer (dans Paris), ceux qui ne peuvent pas payer ne pourraient pas rentrer. Ce n'est pas du tout ma vision de l'organisation des relations entre Paris et sa métropole.

Cela pourrait alors pousser les automobilistes à réduire considérablement l'utilisation de leur voiture. Cela leur fera bénéficier de certains avantages. Par exemple, ils pourront prétendre aux offres « faible kilométrage » des compagnies d'assurance, au moment de réaliser un devis assurance pour leur auto.