En Pologne, un journal dénonce les dangers qu’entraîne la reconnaissance du permis ukrainien. Ce dernier, parfois obtenu à coups de « bakchich », permet de s’engager comme routier en Pologne après une formation qui n’exige pas beaucoup d’heures de conduite. Pourtant, ces chauffeurs sont autorisés à rouler dans l’ensemble des pays de l’Union européenne.

Des permis poids lourds ukrainiens obtenus grâce à des pots-de-vin
Moins de 1000 € suffiraient pour décrocher un permis poids lourds sans passer aucun examen. Une pratique de corruption courante en Ukraine, d'après un quotidien polonais.
Ces permis délivrés en échange de pots-de-vin sont ensuite utilisés pour obtenir un emploi de chauffeur en Pologne, où la rareté de la main-d'œuvre oblige souvent les entreprises à recruter des étrangers.
Plus de 40 000 chauffeurs ukrainiens ont déjà été engagés, et sont dotés du permis qui leur permet de circuler dans toute la zone euro. Pourtant, ils ne sont pas forcément compétents dans le domaine.
La cause du problème remonte à une convention initiée en 1968, stipulant que « les signataires doivent reconnaître les permis des autres États signataires ».
Les autorités polonaises ne veulent pas changer la règlementation en vigueur, le gouvernement s'estime contraint de respecter cette convention.
Résultat : aujourd'hui en Pologne, devenir routier est plus facile pour un ressortissant ukrainien que pour un citoyen polonais.
Une formation qui reste surtout théorique
Il existe une formation et un examen imposés par l'Union européenne. Il s'agit de la FIMO, mais elle demeure toutefois théorique. Seulement 10 heures de conduite sont exigées, dont deux en simulation.
Les candidats passent ensuite une épreuve, mais celle-ci ne comporte que des questions à choix multiples, sans aucun test pratique.
Concernant les véhicules, les assurances auto contractées dans un pays de l'UE restent souvent valables dans toute la zone économique.
Le journal polonais évoque ainsi le danger que représentent ces permis pour la circulation. En effet, un formateur FIMO confirme l'existence de candidats qui
semblent n'avoir jamais conduit un poids lourd de leur vie
, même s'ils ne sont que quelques-uns.
Certaines entreprises prennent donc l'initiative de tester leurs candidats eux-mêmes en collaborant avec un centre de formation. Malheureusement, la plupart des sociétés qui emploient des chauffeurs étrangers n'ont pas les moyens de réaliser ce type d'opération.