Afin de lutter contre le renoncement aux soins, le gouvernement a travaillé sur une réforme de la sécurité sociale, visant à instaurer un reste à charge zéro pour les ménages français. Dans la pratique, ce reste à charge devra être assumé conjointement par l’Assurance maladie et les mutuelles. Cela conduirait mécaniquement à l’augmentation des cotisations de ces dernières.

Les impacts futurs du reste à charge zéro font débat

Le reste à charge zéro, rebaptisé « 100 % santé », est une mesure qui a pour vocation de permettre aux ménages français de se soigner de manière totalement gratuite. L'objectif final serait alors de réduire le taux de renoncement aux soins.

Comme le reste à charge autrefois dû par les patients sera désormais réparti entre l'Assurance Maladie et les mutuelles santé, il est logique que cela doive impacter les tarifs de ces mutuelles. Ainsi, la gratuité totale des soins aura un coût. Une étude menée par un cabinet de conseil en mutuelles souligne d'ailleurs :

C'est relativement simple. Le reste à charge zéro est une promesse attrayante pour les consommateurs. C'est la gratuité totale en matière de soins dentaires, en matière d'optique et en matière d'audioprothèse. Tout cela coûtera de l'argent, et il faut bien que cette dépense soit répartie sur la sécurité sociale et sur la mutuelle.

Les seniors seront les plus pénalisés

Après s'être penché sur le cas de 100 000 patients sur deux années, ledit cabinet de conseil affirme que ce sont les personnes âgées qui seront les plus impactées par les conséquences de ce reste à charge zéro. En effet, ces individus ont le plus besoin de prothèses auditives et de soins dentaires, deux postes de soins qui ont amené à ce reste à charge zéro ou « 100 % santé ». Un responsable chez le cabinet affirme :

Ce seront les seniors qui en pâtiront le plus, puisque ce sont eux qui sont les premiers concernés. Ils verront leur cotisation augmenter de l'ordre de 9,4 % d'ici 2021. Si l'on prend l'exemple d'un couple de retraités qui paye 170 euros par mois pour sa complémentaire santé individuelle, à terme, la facture annuelle bondirait de 192 euros.

La Mutualité française relativise

Du côté de la Mutualité française, on estime qu'il est trop tôt pour s'avancer à de telles affirmations et qu'il est important de relativiser. Thierry Baudet, qui est à la présidence de la Mutualité française, s'est engagé à établir une totale transparence sur l'évolution des tarifs.

Nous montrerons, chiffres à l'appui, quelles sont les évolutions de nos remboursements du fait de la réforme. Les seules ressources des mutuelles, ce sont les cotisations. Si les remboursements devaient augmenter très fortement, il faudrait ajuster le montant des cotisations.

Désormais, les Français ont donc intérêt à recourir à un comparateur mutuelle pour voir lesquelles ont appliqué la hausse la plus faible du marché, à garanties équivalentes.