Voilà bientôt six ans que le gouvernement a instauré un système permettant d’effectuer la déclaration en ligne d’arrêt maladie. Mais il faut croire que jusqu’ici, l’ensemble des professionnels de santé éprouve encore une grande difficulté à s’y adapter. Mais pour l’exécutif, il n’est plus question de laisser les choses telles qu’elles sont. Il compte y remédier en rendant obligatoire ce dispositif.

Dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité Sociale, un amendement a été récemment déposé par Agnès Buzyn, la ministre actuelle de la Santé. Celui qui permettra à ce secteur de s'introduire un peu plus dans la digitalisation de ses services.
Ainsi, ce dispositif vise à imposer auprès des médecins l'utilisation d'outils numériques afin de transformer les feuilles d'arrêts maladie classiques pour en faire des documents dématérialisés.
L'objectif principal étant de rendre encore plus fluide et plus rapide le traitement des dossiers, mais tout semble indiquer que d'autres points cruciaux sont également visés notamment en ce qui concerne l'augmentation du nombre d'absences au travail causé par une quelconque affection.
Le nombre d'arrêts maladie en hausse
Une enquête menée par l'Assurance maladie a permis de constater qu'une hausse du nombre d'arrêts pour cause de problèmes de santé s'est fait ressentir depuis quelque temps, notamment pour ces douze derniers mois. Et d'après les spécialistes, deux facteurs principaux en seraient la cause :
• Le décalage du départ à la retraite à 62 ans engendrant une élévation de la moyenne d'âge des actifs qui deviennent de plus en plus exposés aux maladies ; • La pression de la crise économique associée à des objectifs de productivité toujours en hausse forçant les salariés à redoubler d'effort et à oublier de se ménager.Dans les détails, l'arrêt de travail est généralement causé par la lombalgie à hauteur de 30% auprès des salariés qui peuvent obtenir jusqu'à plus de six mois de convalescence. Viennent ensuite les troubles psychiques tels que l'état de stress post-traumatique, l'anxiété ou la dépression qui entraînent jusqu'à 112 jours de repos. Soit, presque deux fois plus du délai moyen qui ne dépasse pas les 65 jours.
Un dispositif pour faire face à la hausse des arrêts maladie
Il faut dire que la déclaration en ligne des arrêts maladie ne date pas d'hier puisqu'elle existe depuis près de six ans déjà, en tant que simple option.
D'ailleurs, le gouvernement n'a pas hésité à apporter son aide auprès des professionnels de santé en fournissant à ces derniers les équipements informatiques nécessaires pour que ce projet puisse aboutir. Mais il se trouve que jusqu'ici il n'a pas obtenu les effets escomptés.
Toujours est-il qu'avec la hausse actuellement observée, ce dispositif est désormais indispensable pour y faire face. Après tout, la caisse d'assurance maladie assure qu'il dispose de nombreux atouts pour y parvenir. Entre autres :
- La mise en place des durées indicatives par pathologie qui permet de rationaliser la durée des ruptures de travail ;
- La réduction du temps de traitement des dossiers qui peut atteindre jusqu'à 48 heures et qui rend difficile les contrôles des absences de moins d'une semaine ;
Et parmi les changements les plus pertinents, se trouve la prescription de temps partiels thérapeutiques. Une dérogation accordée aux médecins qui permettrait d'éviter autant que possible la validation des arrêts maladie.