Les députés ont commencé à examiner le reste à charge zéro pour le remboursement intégral de certains frais onéreux tels que les prothèses dentaires et auditives ou encore les lunettes. Cette réforme fait cependant craindre une augmentation des prix des complémentaires santé, notamment pour les retraités. Une étude a d’ailleurs été réalisée à ce sujet.

Les retraités risquent-ils de payer leur couverture santé plus cher ?

Alors que le gouvernement ne s'est pas encore prononcé, les complémentaires santé commencent à préparer leurs membres à une importante hausse de leurs tarifs. Une étude réalisée par un courtier en assurance sur 100 000 assurés met également en garde contre cette augmentation. Considérée comme un effet de la réforme 100 % santé promise par Emmanuel Macron, celle-ci toucherait les retraités en particulier.

Le président avait pourtant annoncé que la prise en charge intégrale des lunettes ainsi que des prothèses dentaires et auditives d'ici 2022 n'aurait pas de répercussions sur les tarifs des complémentaires santé. En effet, il a été prévu que celle-ci favorise la concurrence en améliorant la transparence.


Outre cela, il a été prévu que la réforme permette aux usagers de comparer plus facilement les offres car les mutuelles et assureurs seront tenus de leur proposer 3 contrats types.

Pourquoi les personnes âgées sont-elles davantage exposées à la hausse des prix ?

D'après l'étude du courtier, les 60 ans et plus subiront une hausse de 9,5 % pour les tarifs des mutuelles dès l'application du reste à charge zéro. Les moins de 60 ans, quant à eux, verront leur facture augmenter de 2,5 %. Cet écart s'explique par le fait que les seniors sont une catégorie d'assurés ayant un fort besoin en prestations optiques, dentaires et auditives. À titre d'exemple, 92 % des demandes d'audioprothèses proviennent des personnes de plus de 60 ans.

Par conséquent, un retraité payant actuellement une prime mensuelle de 85 euros risque de voir augmenter le tarif de 96 euros par an. De même, un couple de retraités payant actuellement une prime mensuelle de 170 euros peut voir grimper le prix à 192 euros par an.

Agnès Buzyn, ministre de la Santé, a cependant assuré que l'entrée en vigueur de la réforme ne se répercutera pas sur les retraités. Selon elle, ce sont aux mutuelles et aux assureurs de fournir un effort. La ministre soutient également que la mise en œuvre de la réforme sur 3 ans devrait permettre à ceux-ci de supprimer leur part du surcoût :

Le coût de cette réforme est pris en charge aux trois quarts par l'assurance maladie, et seulement un quart par les complémentaires, leur engagement est de ne pas augmenter les prix.

Que va apporter la réforme ?

La réforme du reste à charge zéro vise à offrir à l'ensemble des Français des prestations 100 % pris en charge dans le domaine de l'audioprothèse, du dentaire et de l'optique. Son application se fera progressivement jusqu'en 2021. Concrètement, tout individu sera remboursé intégralement par sa mutuelle santé ainsi que par la Sécurité sociale. Seront prises en charge :

  • les audioprothèses tous les 4 ans;
  • certaines prothèses dentaires ;
  • une paire de lunettes dont la monture coûte au maximum 30 euros et avec des verres amincis ou encore traités antireflets, tous les 2 ans.

On estime le coût de cette réforme à 750 millions par an pour la Sécurité sociale et à 250 millions pour les mutuelles, soit 1 milliard d'euro par an au total. En raison des diverses prévisions du surcoût, les mutuelles et les assureurs peuvent être tentés d'augmenter leurs tarifs.