Les administrateurs français ont plusieurs fois tenté d’instaurer un dossier médical partagé (DMP). Des efforts qui demeuraient en vain, néanmoins jusqu’à tout récemment. En effet, fortement attaché à la mise en place de ce dispositif, le pouvoir public, représenté par la ministre de la santé Agnès Buzyn, n’a pas ménagé ses efforts pour que ce projet aboutisse. Ce qui est chose faite depuis le 06 novembre 2018.

Le Dossier médical partagé (DMP) devrait enfin être opérationnel pour tous. La généralisation de ce dispositif a eu lieu le mardi 06 novembre dernier. La ministre de la santé, Agnès Buzyn veut en effet réussir là où tous ces prédécesseurs semblent avoir échoué. Ainsi, elle ambitionne de parvenir à l'ouverture de dizaines de millions de DMP, un objectif fixé depuis plusieurs années.
Des efforts sont alors investis dans l'optique d'impliquer dans la démarche, tous les intervenants dans le parcours médical des patients. Cela concerne les professionnels médicaux publics ou libéraux, la Sécurité sociale, les compagnies d'assurance, les pharmaciens et les praticiens.
Un carnet médical numérique pour tous
Le seuil de 40 millions de carnet de santé numérique ouverts devrait être atteint d'ici 2023. En effet, le lancement a enfin été officialisé le mardi 06 novembre dernier. Plusieurs représentants d'entités concernées étaient présents lors de l'annonce, notamment le directeur de l'Assurance maladie, Nicolas Revel, la ministre de la santé, Agnès Buzyn et le président de France Assos (regroupant 80 associations de patients), Alain-Michel Ceretti.
À titre d'information, 550 000 rapports ont déjà été créés lors des premières tentatives, ces campagnes pionnières qui ont été lancées depuis décembre 2016 jusqu'en mai 2018. Durant cette période, des essais ont été effectués dans neuf départements. Ce qui fait un total de 1,2 million environ de dossiers partagés depuis 2008 à nos jours, à en croire le recensement mené par la Cnam.
Pour rappel, le discours des autorités qui se sont succédé semblait ne pas être en adéquation avec les faits. Si l'on prend comme exemple Philippe Douste-Blazy qui a annoncé en 2004 la possibilité d'alimenter les carnets en seulement un trimestre, alors que l'officialisation de l'initiative se tient finalement en 2018.
Inciter tous les intervenants à s'impliquer dans le projet
Certaines réformes seront entreprises dans le but d'anticiper d'éventuels échecs à l'avenir. Ainsi, une régulation visant à permettre à tous les patients d'ouvrir son propre carnet numérique a été adoptée. Ce procédé sera disponible en ligne, et si besoin le souscripteur pourra bénéficier de l'assistance du personnel soignant et de celui des caisses d'assurance maladie.
Les agents de la Sécurité sociale seront également autorisés à introduire directement les historiques de remboursements attribués dans les dossiers médicaux partagés. Ces derniers permettront aux médecins traitants de rester informés sur les médicaments et les traitements indemnisés par l'organisme. Ce qui devrait aussi être valable pour les allocations offertes par l'assurance santé complémentaire.
En outre, la Cnam ambitionne d'impliquer dans la démarche, les intervenants dans la médecine privée, autant que les autres. Pour y arriver, cet organisme peut avoir recours à des moyens financiers à l'image des mécanismes d'incitations utilisés auprès des pharmaciens. Les intéressés peuvent percevoir un euro de prime pour chaque ouverture de DMP.
Enfin, les administrateurs devront fournir les moyens nécessaires dans le cadre de la simplification des procédures d'alimentation. Cela concerne notamment des logiciels permettant la transmission rapide des données. Des outils qui seront portés à l'attention des hôpitaux, des cabinets médicaux et des praticiens.