Un nouveau projet de la Communauté intercommunale du nord de La Réunion (CINOR) prévoit d’autoriser la police locale à se servir d’équipements adaptés pour lutter contre l’errance animale. Ainsi, les forces de l’ordre auront accès à certains armements qui faciliteront les opérations de capture des chiens errants dans leurs territoires.

L'île de La Réunion poursuit sa lutte contre les animaux errants. En effet, les autorités concernées veulent diminuer le nombre de bêtes qui continue d'errer dans leurs ruelles.
Ainsi, la Communauté intercommunale du nord de La Réunion (CINOR) ambitionne de mettre en place un projet visant à équiper les policiers municipaux des armes adéquats pour faciliter la capture des chiens sans propriétaires dans les communes réunionnaises.
Fusils hypodermiques, sarbacanes et lance-filet devront suffire pour simplifier leurs interventions sur terrain. Cependant, le caractère quelque peu violent de ces armes implique une certaine vigilance au niveau de leur utilisation.
L'organisme a d'ailleurs pris les mesures adaptées en vue d'éviter d'éventuels incidents malencontreux.
Armée contre les chiens errants
La « CINOR » projette d'instaurer un nouveau dispositif rentrant dans le cadre de la lutte contre l'errance animale dans toute la communauté, à l'instar des initiatives déjà entreprises dans la Métropole.
Dans les détails, cette entité veut armer ses policiers de fusil hypodermique, de sarbacanes et d'un lance-filet afin de faciliter la capture des chiens errant sur ses bitumes.
Si lors des opérations, les forces de l'ordre devront être accompagnées d'un vétérinaire et d'une équipe de capteurs, elles restent toutefois les seules à pouvoir se servir de ces équipements. De plus, elles bénéficieront d'une formation adaptée dans le but de les initier à leur utilisation.
Les autorités communales prévoient des interventions hebdomadaires sur chaque quartier. L'objectif étant de réduire le nombre de bêtes ambulantes, qui peuvent parfois être dangereuses, dans les ruelles. Le personnel mobilisé devra alors réaliser 75 captures par mois au minimum.
En ce qui concerne le financement, cette mesure coûtera à hauteur de 115 000 euros à la Communauté intercommunale du nord de La Réunion, contre 651 319 euros en 2017. Et pour cause, la présence du vétérinaire représente une dépense de 90 euros par demi-journée. Les fusils et les sarbacanes, quant à eux, requerront des investissements de près de 3 000 euros.
Les communes de Sainte-Marie et de Saint-Denis seront les prochaines sur la liste. Mais en attendant, les administrateurs veulent, dans un premier temps, tester l'efficacité de cette nouvelle décision dont le lancement est prévu en début d'année 2019.
Une incitation à l'adoption
Les détenteurs du projet, notamment le brigadier Jérôme Irissin-Mangata de Sainte-Suzanne et son supérieur Eric Sinimalé, argumentent une ambition au-delà de la capture et de l'euthanasie des animaux.
Selon le brigadier :
Le but n'est pas de capturer plus pour tuer plus, mais de répondre à un besoin d'intervention.
D'ailleurs, plusieurs actions seront menées afin d'inciter la population à l'adoption canine. À commencer par des journées portes-ouvertes qui vont se tenir toutes les semaines à la fourrière.
La « CINOR » veut exploiter la pitié des visiteurs pour en faire des futurs parents adoptifs. Actuellement, le quota semble encore déplorable. Si la fourrière recense 2 681 captures (chiens et chats), uniquement 190 ont pu trouver chaussures à leurs pieds.
Enfin, il faut savoir que les propriétaires laissant leurs compagnons à poils se balader seuls ou sans laisse dans les lieux publics et les endroits fréquentés par des enfants seront sanctionnés par une amende. Cette régulation vise à les responsabiliser face aux risques encourus par leurs animaux domestiques non accompagnés. Et ce, malgré le fait qu'ils ont souscrit une assurance chien adaptée.