Accumulant échec après échec depuis quinze ans, le dossier médical partagé (DMP) devrait enfin se généraliser à tous les Français. Certains leviers seront mobilisés dans le but de garantir cette fois-ci la réussite du projet. Néanmoins, ces initiatives requerront une réelle implication de la part de plusieurs acteurs, notamment les patients, la Sécurité sociale et les professionnels de santé.

Après maintes et maintes tentatives, le dossier médical partagé (DMP) devrait enfin prendre son envol vers un meilleur développement. En effet, la récente généralisation datant du début novembre tient compte de certains atouts à la clé de sa réussite.
Le succès du dispositif demeure cependant incertain dans l'optique où il dépend de certains facteurs plus spécifiques, notamment la nécessité d'impliquer un maximum d'intervenants dans son accomplissement.
Ainsi, les patients peuvent créer eux-mêmes leurs propres carnets. L'Assurance maladie se chargera d'y renseigner leurs historiques de santé. Tandis que l'intervention du personnel médical restera facultative malgré l'importance de leur contribution.
Le carnet de santé numérisé à la portée de tous
Depuis une quinzaine d'années, la généralisation du DMP demeurait un projet jusque-là en suspens. Maintes fois relancés et maintes fois repoussés, le dispositif promet un meilleur développement à l'issue de sa relance le 06 novembre dernier.
Pour y parvenir, certains atouts considérables sont à la clé. Forte de son large circuit de caisses et de certaines relations privilégiées avec le personnel médical, la Sécurité sociale se chargera de l'administration de ce réseau de carnets de santé numériques. Une décision qui semble faire unanimité auprès de tous. En effet, soucieux de la confidentialité de leurs informations personnelles, les Français approuvent la légitimité de cette institution.
Par ailleurs, les patients pourront désormais procéder à l'ouverture de leur propre dossier en se rendant sur une plateforme dédiée à cet effet que ce soit auprès des agents de la caisse d'assurance maladie, des pharmaciens ou des professionnels médicaux.
Les assurés auront la possibilité de gérer la confidentialité de leurs documents de santé. Ils pourront bloquer certains pratiquants, occulter certaines informations ou limiter l'accès selon les besoins en traitements.
La contribution de plusieurs acteurs de mise
Depuis le lancement de ce nouveau DMP en 2016, seuls 500 000 carnets ont été ouverts, contre un objectif élevé à 40 millions qui devrait être atteint d'ici 2022. Pour parvenir à cette finalité, l'intégralité des professionnels médicaux sont invités à participer.
Ainsi, outre la Sécu qui s'engage à renseigner dans le dispositif le parcours médical des ménages en s'inspirant de leur historique de remboursement d'assurance santé obligatoire, les pharmaciens doivent également y intégrer leurs données. Des formes d'incitation financière seront aussi allouées aux médecins traitants pour leur contribution dans le cadre de l'enrichissement en permanence des contenus du document.
Mais le véritable enjeu réside auprès des facteurs d'origine technique contraignant le développement de l'initiative notamment en ce qui concerne l'interopérabilité des logiciels. Ces outils se doivent d'être « DMP compatible » en tenant compte toutefois qu'à l'heure actuelle, 69% des programmes utilisés par les pros de la médecine libérale le sont.
Le ratio restant est confronté à une attente qui demeure incertaine principalement au niveau des versions les plus récentes ainsi que les plus anciennes qui causent le plus de difficulté. Néanmoins, les interventions pour y remédier sont d'ores et déjà en cours.